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Un monde V.I.P.

J’ai pété les plombs la semaine passée quand j’ai entendu parler de cette firme qui voulait lancer une chaîne de salles de cinéma haut de gamme en Amérique dès l’automne prochain. Des auditoriums quatre étoiles comme il en existe déjà en Australie, en Grèce et à Singapour.

Tous équipés de fauteuils inclinables où l’on pourra se faire livrer à son siège tout l’alcool, les hors-d’ouvre et les sushis nécessaires à son bonheur. Sans oublier le valet-parking qui s’occupera de la bagnole…

Le prix d’entrée (avant toute consommation) sera de 35 $. On se procurera ses billets sur internet, histoire de ne pas avoir à se taper les files d’attente et, surtout, on pourra éviter tout contact avec ceux que l’on désigne avec une pointe de dédain comme étant «le monde ordinaire». Éventuellement, c’est permis de le croire, j’imagine que l’on offrira des films en primeur à cette clientèle on ne peut plus sélecte.

Je suis peut-être abominablement innocent, mais «bonyeu», s’il restait une dernière place où tout le monde avait encore accès au même plaisir dans un même endroit en payant le même prix d’admission, c’était bien au cinéma. Ben là aussi, ça a l’air que l’on va de nouveau être obligé de se farcir un autre trip de têtes couronnées.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je commence à en avoir ma claque des clubs privés. De ce petit monde farci de cartes privilèges, de loges aux vitres teintées, de sections Or et tout le tralala dans le même style. J’en ai surtout assez de cette inévitable séparation entre les ayants droit et les autres. Les autres étant ceux qui passent après, bien évidemment.

Il fut un temps, pas si lointain il me semble, où la règle que l’on appliquait généralement était celle du «premier arrivé, premier servi».  Un système facile à gérer qui avait la particularité d’être équitable pour tous et qui favorisait celui qui avait fait l’effort de se lever tôt. Où tout le monde, dans un même endroit, pouvait avoir l’impression qu’on pouvait être égaux une fois de temps en temps. Je crois bien qu’on va mettre un X là-dessus une fois de plus. Ça me déçoit. Je suis décidément un grand naïf…

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