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Apprendre de nos erreurs

Photo: Archives Métro

Ma blonde me dit souvent – enfin, pas si souvent que ça – que «j’apprends vite, mais qu’on doit m’expliquer longtemps»… De toute évidence, je suis en bonne compagnie, notamment dans le dossier du pipeline Énergie Est.

Par exemple, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) des États-Unis d’Amérique a statué cette semaine que le projet Keystone XL, de la compagnie canadienne TransCanada, aurait des impacts «majeurs» sur les émissions de gaz à effet serre (GES) des sables bitumineux de l’Alberta.

Pourtant, le Québec et le Canada refusent tous deux d’évaluer les impacts des GES du projet Énergie Est sur les mêmes sables bitumineux.

Certains de mes collègues américains ont comparé cette situation en disant que cela revient à tenter de calculer le degré d’alcool d’une cannette de bière, mais seulement en évaluant celui de la cannette et non de son contenu!

Le gouvernement du Québec procède présentement à une réévaluation de sa loi sur le développement durable. Cette loi stipule, entre autres, à l’article 6h, que «les gouvernements doivent collaborer afin de rendre durable le développement sur les plans environnemental, social et économique. Les actions entreprises sur un territoire doivent prendre en considération leurs impacts à l’extérieur de celui-ci».

Pourtant, le premier ministre Couillard a affirmé que l’évaluation du BAPE sur le pipeline ne tiendrait pas compte des impacts en amont du Québec. Il y a quelque chose de profondément choquant, alors qu’il revoit sa loi sur le développement durable, que Québec décide d’ignorer cette même loi.

À l’heure où le FMI, la Banque mondiale, l’Agence internationale de l’énergie, la prestigieuse revue Nature et l’ancien gouverneur de la Banque du Canada (et actuel gouverneur de la Banque d’Angleterre) Mark Carney affirment tous que les trois quarts des réserves de pétrole non exploitées doivent demeurer dans le sol, l’entêtement de Québec et d’Ottawa à refuser d’évaluer les impacts des GES d’Énergie Est est inacceptable.

Toute évaluation des impacts environnementaux dignes de ce nom doit s’inspirer du processus adopté par les États-Unis et évaluer l’ensemble des impacts du projet Énergie Est, incluant ceux dans les sables bitumineux.

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