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Les filles aussi décrochent

Photo: Archives Métro

Dans la lutte contre le décrochage scolaire, les filles sont souvent oubliées. Pourtant, à 19 ans, une Québécoise sur huit a abandonné l’école sans terminer le secondaire.

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) rendait public mardi les résultats d’une étude menée auprès de 26 femmes de 19 à 24 ans qui ont quitté l’école depuis au moins deux ans. Elle dénonce le fait que les stratégies de lutte contre le décrochage soient élaborées en fonction des garçons, qui sont encore plus nombreux à abandonner les cours.

«Le décrochage scolaire a des conséquences socio-économiques plus marquées pour les filles que pour les garçons», souligne Isabelle Marchand, chercheure à l’Institut de recherches féministes de l’UQAM ayant piloté le projet.

Selon les données de l’Institut de la statistique du Québec, les femmes qui n’ont pas de diplôme gagnent en moyenne 30% de moins que les décrocheurs masculins. Elles sont aussi moins enclines à reprendre leurs études après les avoir abandonnées, surtout lorsqu’elles doivent s’occuper d’un enfant.

En recueillant des témoignages, Isabelle Marchand a constaté que les facteurs menant au décrochage scolaire différaient en fonction des sexes. «Chez les jeunes filles, la violence ou les abus sexuels dans le milieu familial sont les raisons les plus fréquemment évoquées», constate la doctorante. Le mariage ou la grossesse ont également été évoqués par les répondantes. Les  garçons, quant à eux, sont souvent attirés par le marché du travail et par l’idée de gagner de l’argent plus rapidement.

«À causes spécifiques, il faut des solutions spécifiques», estime le président de la FAE, Pierre St-Germain. Il somme le gouvernement de mettre en place des mécanismes distincts pour cibler les filles en difficulté. «C’est un problème qu’on doit prendre à bras-le-corps et le gouvernement doit s’y attaquer rapidement», juge-t-il.

M. St-Germain croit d’autant plus que le fait d’encourager les jeunes femmes à poursuivre leurs études aura un effet bénéfique sur le décrochage des garçons, à moyen terme. «Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport reconnaît que la scolarité de la mère est un facteur important dans la réussite scolaire des enfants», rappelle-t-il. Les mamans diplômées seraient ainsi mieux outillées pour encadrer le cheminement scolaire de leurs enfants.

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