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Le NPD champion de la représentativité féminine

NDP Leader Tom Mulcair talks to supporters and the press as he takes his campaign to the new federal riding of Notre-Dame-de-Grace-Westmount, in Montreal, on Friday, August 28, 2015. THE CANADIAN PRESS/Peter McCabe Photo: Peter McCabe / La Presse canadienne

OTTAWA — Le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui a investi jeudi soir son dernier candidat de l’équipe québécoise, remporte officiellement la palme de la (quasi) parité hommes-femmes avec une représentation féminine de l’ordre de 47,4 pour cent au Québec.

Sur les 78 candidats qui tenteront de se faire élire le 19 octobre prochain, 37 sont des femmes. À ce chapitre, les néo-démocrates devancent de loin les autres partis au Québec.

«Ce n’est pas un accident. Il y a du travail là-dedans», résume à l’autre bout du fil la présidente du NPD et directrice de la campagne au Québec, Rebecca Blaikie.

«C’est une politique interne du parti, explique-t-elle. On demande à ce que toutes nos associations de circonscription prouvent qu’elles ont approché des femmes avant qu’elles puissent penser au processus d’investiture (des candidats).»

Les autres brigades québécoises sont incomplètes, mais si l’on se fie aux données actuelles, le titre de champion de l’équité hommes-femmes est hors de leur portée.

C’est le Bloc québécois qui suit le NPD avec un ratio hommes-femmes de 27,6 pour cent au sein de son équipe de 76 aspirants députés, grâce à ses 21 candidates confirmées.

Le Parti libéral du Canada (PLC) a pour l’instant investi 20 femmes sur un total de 75 candidats au Québec, ce qui correspond à un taux de représentativité féminine de 26,7 pour cent.

Les conservateurs semblent avoir eu de la difficulté à attirer des candidates québécoises, comme en témoigne le taux anémique de 11,8 pour cent de représentativité féminine dans leurs rangs.

À l’heure actuelle, il y a seulement huit femmes sur 68 candidats dans l’équipe qu’a contribué à mettre sur pied le lieutenant québécois du chef conservateur Stephen Harper, Denis Lebel.

On aurait évidemment souhaité une plus grande présence féminine dans les rangs conservateurs, reconnaît la porte-parole du Parti conservateur, Catherine Loubier. «Notre parti souhaite et aspire à un plus grand nombre de femmes dans ses rangs», assure-t-elle.

Mais ultimement, l’issue du processus démocratique d’investiture en aura décidé autrement, complète celle qui occupait le poste de conseillère pour le Québec au bureau du premier ministre. Mme Loubier spécifie qu’«un plus grand nombre de femmes étaient candidates aux investitures».

Notons que Parti vert du Canada ne fait guère mieux au Québec avec seulement trois candidates sur les 21 que compte actuellement le parti d’Elizabeth May, un taux de 14,3 pour cent.

À l’échelle du Canada, le classement des trois principaux partis nationaux en ce qui a trait au ratio hommes-femmes est le même, selon les plus récentes informations fournies par les formations politiques en question.

Le NPD mène le bal avec 140 femmes sur un nombre total provisoire de 327 candidats (42,8 pour cent), suivi par le PLC avec 102 sur 325 (31,3 pour cent).

Le Parti conservateur du Canada ferme la marche avec ses 59 candidates sur 319, ce qui correspond à un pourcentage de 18,5 pour cent.

Comment expliquer cet écart entre les conservateurs et les autres partis? Plusieurs sondages démontrent que les hommes sont plus enclins à voter bleu que les femmes; est-ce pour cela que celles-ci semblent plus réfractaires à se présenter sous cette bannière?

Lorsqu’on lui pose la question, Rebecca Blaikie se montre prudente, disant vouloir éviter de verser dans la généralisation.

«Peut-être que c’est une des raisons, le non-partage des valeurs. Mais peut-être aussi que les femmes constatent que le NPD est un parti qui implique les femmes», suggère-t-elle en entrevue avec La Presse Canadienne.

Les femmes étaient largement minoritaires à la Chambre des communes à la dissolution du Parlement, occupant 77 sièges contre 227 pour leurs collègues masculins. Le taux de représentativité féminine était donc de 25,3 pour cent.

Ce portrait illustre que la situation est encore loin d’être rose en matière d’égalité hommes-femmes à Ottawa, souligne l’auteure Pascale Navarro, qui fera paraître en septembre chez Leméac un essai intitulé «Femmes et pouvoir: les changements nécessaires».

«Il y a toute une réflexion sur les femmes et la politique qui est faite à travers le monde, et au Canada, on traîne encore la patte et on fait comme si ça ne faisait aucune différence, comme s’il n’y avait pas de problème, comme si l’égalité est acquise. C’est une grave erreur», dit-elle.

«On a l’impression que les femmes sont partout, mais en politique, ce n’est pas le cas. La politique, c’est un monde parallèle, sauf que ce monde parallèle-là, il prend les décisions», insiste-t-elle en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

Pascale Navarro est de celles qui croit en la nécessité d’instaurer des quotas pour mettre fin aux «boys club» en politique.

À ceux qui s’y opposent en plaidant que les députés devraient être sélectionnés d’abord et avant tout pour leur compétence, elle réplique «qu’il y en a plein, des députés (masculins) incompétents» et que des femmes qualifiées, «il y en a plein, il faut juste travailler pour les trouver».

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