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Trudeau dévoile son plan pour l'assurance-emploi

Photo: Jonathan Hayward/THE CANADIAN PRESS
Jordan Press - La Presse Canadienne

BOUCTOUCHE, N.-B. — Le Parti libéral du Canada (PLC) a promis mardi des changements majeurs au système d’assurance-emploi, dont une réduction des cotisations, mais de moindre ampleur que celle promise par les conservateurs.

En plus de réduire les cotisations au régime d’assurance-emploi, la proposition augmenterait les transferts aux provinces pour la formation de 500 millions $ par année et diminuerait le temps d’attente pour les prestataires avant le premier paiement.

Les cotisations des travailleurs à l’assurance-emploi diminueraient de 1,88 $ à 1,65 $ par tranche de 100 $ gagnée.

Le Parti conservateur, lui, proposait 1,49 $ par 100 $ dans son budget 2015. Selon les conservateurs, ce changement instaurerait dès 2017 un système avec un «seuil de rentabilité», ce qui lui permettrait de récolter tout juste l’argent nécessaire pour couvrir les coûts du programme. Les montants qui dépasseront ce seuil mèneront à des réductions supplémentaires des cotisations, ajoutent-ils.

Les libéraux soutiennent toutefois que les 2 milliards $ supplémentaires que représente la différence entre les deux propositions seraient réinvestis.

S’ils sont élus le 19 octobre, les libéraux promettent aussi d’éliminer une règle qui exige des nouveaux travailleurs, ou de ceux qui reviennent sur le marché du travail après une absence de deux ans, un minimum de 910 heures de travail avant d’être de nouveau admissibles à l’assurance-emploi. Les nouvelles limites varieraient d’une région à l’autre.

Tous ces changements entreraient en vigueur dans l’année 2017 et coûteraient environ 1,75 milliard $, excluant les 2 milliards $ supplémentaires qui seraient réinvestis.

«L’assurance-emploi ne doit pas être une source de profits pour le gouvernement. L’assurance-emploi est censée aider les gens qui passent par des périodes difficiles, pour qu’ils puissent revenir au travail», a expliqué le chef libéral.

M. Trudeau a évité de répondre lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il s’engageait à ne pas utiliser les fonds de l’assurance-emploi pour rééquilibrer le budget — ce que les gouvernements conservateurs et libéraux ont fait par le passé.

Le plan pour l’assurance-emploi a été dévoilé au Nouveau-Brunswick, alors que le chef libéral, Justin Trudeau, faisait campagne dans les Maritimes, une région du pays où les changements au régime d’assurance-emploi ont mis en colère de nombreuses petites communautés et où les chômeurs saisonniers sont nombreux. Selon des données du ministère de l’Emploi et du Développement social, la région affiche un taux de chômage de 16 pour cent, l’un des pires du pays.

Selon le premier ministre libéral du Nouveau-Brunswick Brian Gallant, les modifications du gouvernement conservateur ont amené plusieurs citoyens à quitter la région pour aller vers l’ouest du pays. «Je crois qu’il serait sensé de faire marche arrière», a-t-il déclaré.

M. Gallant estime par ailleurs que la proposition de son homologue fédéral ne portera pas atteinte aux petites entreprises. Les PME se plaignent qu’une hausse des cotisations des employeurs nuira à leur capacité de croissance.

À son premier arrêt de campagne à Amherst, en Nouvelle-Écosse, M. Trudeau a été interrogé plus d’une fois sur la possibilité d’un gouvernement de coalition. À chacune de ces questions, il a offert une réponse vantant son programme et attaquant celui de ses rivaux.

Devant l’insistance des journalistes, il a fini par répéter un argument qu’il a déjà servi par le passé.

«Les Canadiens ne sont pas intéressés à des coalitions formelles», a-t-il dit, répétant aussi que les libéraux sont prêts à travailler avec d’autres parlementaires quand vient le temps de faire adopter des lois.

M. Trudeau faisait campagne aux côtés de son candidat Bill Casey, un ancien député conservateur qui avait été expulsé de son parti parce qu’il avait voté contre le budget en 2007. À l’époque, M. Casey affirmait que les mesures budgétaires allaient nuire à la Nouvelle-Écosse.

Son désaccord avec son parti l’avait aidé pour l’élection de 2008, alors qu’il avait été élu comme indépendant avec près de 70 pour cent des voix.

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