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Hardisty encaisse le coup du rejet de Keystone XL

TransCanada's Keystone pipeline facilities are seen in Hardisty, Alta., on Friday, Nov. 6, 2015. Lee Hayes and his coworker Dave Stuart have a blunt assessment of U.S. President Barack Obama's rejection of the Keystone XL pipeline: "It sucks." The two 50-something men make their living maintaining equipment in the tiny, quiet town of Hardisty, Alta., where oilsands crude was to have begun its journey along Keystone XL. THE CANADIAN PRESS/Jeff McIntosh Photo: Jeff McIntosh/THE CANADIAN PRESS

HARDISTY, Alta. – Lee Hayes et son collègue Dave Stuart se désolent du rejet par le président américain Barack Obama du projet d’oléoduc Keystone XL, n’y voyant rien de bon pour leur petite localité de Hardisty, et pour la province de l’Alberta.

Les deux hommes dans la cinquantaine vivent de la maintenance de l’équipement à Hardisty, où le brut des sables bitumineux devait amorcer sa route avec Keystone XL.

M. Hayes a dit croire que le rejet du projet d’oléoduc de 8 milliards $ US créait un «effet domino», dans un contexte de prix du pétrole en recul.

M. Stuart a reconnu que le coup infligé à Keystone XL faisait particulièrement mal étant donné que les cours de l’or noir croupissent sous les 50 $ US le baril. Il a illustré cela en disant qu’il y avait «deux prises contre soi avant même de se présenter au marbre».

Hardisty est le point de départ du système actuel de Keystone qui achemine du brut jusque dans le Midwest américain depuis 2010, dans l’Oklahoma depuis 2011 et sur les côtes du golfe du Mexique depuis le début 2014.

Avec le segment XL, le fabricant d’oléoducs TransCanada (TSX:TRP) voulait offrir une route plus directe pour transporter 830 000 barils par jour vers le marché lucratif du golfe du Mexique, devant traverser la frontière et passer en oblique le Montana, le Dakota du Sud et le Nebraska.

Une mer de réservoirs de stockage de pétrole brut cylindriques s’entasse à perte de vue aux portes de Hardisty, à 200 kilomètres au sud-est d’Edmonton.

En ville, le stationnement devant le bar The Leaf commence à se remplir de camionnettes alors que la journée de travail se termine.

Certains travailleurs se hérissent lorsqu’on leur demande de commenter la nouvelle du rejet venant de Washington. Quelques-uns affirment qu’ils avaient anticipé ce revers depuis des années — le projet se trouvait effectivement dans les limbes réglementaires depuis plus de sept ans —, ce qui fait que pour eux, rien ne change vraiment avec l’annonce de cette décision.

Un homme, qui est l’un des rares résidants de Hardisty à ne pas travailler dans le secteur pétrolier et gazier, reconnaît qu’il n’a pas particulièrement le coeur brisé, car quand cette industrie est en essor, le coût de la vie pour lui augmente aussi.

«C’est fait. Terminé. Je ne vois pas l’intérêt d’en parler», dit une femme.

Scott Gray, qui travaille en construction, en a plus long à dire.

«Le président des États-Unis, il ne comprend pas notre économie au Canada ou n’importe quelle autre, soutient-il. Tout ce qui l’intéresse est de rassurer les gens là-bas pour que son parti gagne les élections. (…) Ça n’a rien à voir avec l’économie ou un autre enjeu», ajoute-t-il.

M. Gray fait valoir qu’il est désormais encore plus important que l’autre proposition majeure de construction d’un oléoduc de TransCanada — Énergie Est — se concrétise.

Énergie Est transporterait 1,1 million de barils par jour vers des raffineries au Québec et à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, de même qu’à un port pétrolier à Saint-Jean, où le brut serait acheminé par navire-citerne jusqu’en Inde, en Europe et dans d’autres marchés outremer qui paieraient un meilleur prix pour le pétrole de l’Alberta.

«Si Énergie Est va de l’avant, je crois que l’économie de l’Alberta va se relancer un peu mieux, car nous aurons l’occasion d’acheminer notre pétrole outremer. Actuellement, il n’y a pas d’issue et le pétrole est bloqué en Alberta», affirme le travailleur en construction.

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