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Un premier accord nord-américain sur les énergies vertes

Éoliennes de Kruger sur la rive-sud de Montréal Photo: Collaboration spéciale/Kruger Énergie Inc.

WINNIPEG — Le Canada, les États-Unis et le Mexique se sont entendus vendredi pour partager leurs données et leurs cartes dans le secteur de l’énergie — une nouvelle étape vers la stratégie continentale sur l’énergie qui vise à assurer une diminution des émissions de carbone et une meilleure sécurité énergétique.

Les ministres de l’Énergie des trois pays qui étaient réunis à Winnipeg ont assuré qu’ils faisaient des progrès pour améliorer la coopération sur ce front.

Le secrétaire américain à l’Énergie, Ernest Moniz, a cité l’élection du nouveau gouvernement libéral au Canada et les récentes réformes du Mexique dans ce domaine comme les indices d’une “relation revitalisée”.

“Je crois que cela s’accélère encore davantage avec l’engagement solide du Canada dans les secteurs de l’énergie, de l’environnement et de l’innovation”, a-t-il ajouté.

M. Moniz, le ministre canadien des Ressources naturelles Jim Carr et le secrétaire mexicain de l’Énergie Joaquin Coldwell ont signé un mémorandum édictant le partage d’information entre les trois pays notamment sur l’adaptation aux changements climatiques, les technologies vertes et la production d’électricité.

De plus, une carte présentant toute l’infrastructure énergétique en Amérique du Nord a été élaborée et placée sur le Web.

M. Carr a affirmé que ses homologues et lui avaient une définition commune sur ce que sont les énergies vertes et qu’ils s’entendaient sur l’aspect de la durabilité.

“L’Amérique du Nord est réellement sur la même longueur d’onde sur tous ces enjeux. Je crois que c’est un heureux alignement”, a-t-il précisé.

Alors que les représentants des trois pays signaient l’entente, un manifestant contre l’oléoduc Énergie Est a brandi une pancarte sur laquelle il était écrit: “Gardez-le au sol” (“Keep it in the ground”). On lui a permis de s’exprimer avant qu’il ne soit forcé de sortir avec des agents de sécurité.

L’oléoduc Énergie Est transporterait quotidiennement plus d’un million de barils de pétrole brut de l’Alberta vers les raffineries du Nouveau-Brunswick. Le projet a notamment suscité une levée de boucliers au Québec, alors que les maires de la Communauté métropolitaine de Montréal ont manifesté leur opposition.

Le premier ministre Justin Trudeau avait affirmé qu’une stratégie continentale sur l’énergie ferait l’objet de discussions lors de sa rencontre avec le président américain Barack Obama, prévue le mois prochain.

Certains groupes environnementaux espèrent que l’entente conclue vendredi puisse mener à un accord strict sur le climat qui serait contraignant pour les pays.

“Nous sommes encore aux débuts, mais si cette entente devient un traité continental sur le climat (…) du même genre que les ententes commerciales maintenant, ce sera un pas dans la bonne direction”, a expliqué Keith Stewart, de Greenpeace Canada.

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