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Rapport sénatorial: urgence de revoir le Guide alimentaire canadien

Photo: Métro

Le Guide alimentaire canadien, qui présente les jus de fruits comme un choix santé, a un urgent besoin d’être révisé afin de lutter contre le grave problème d’obésité qui sévit actuellement au pays, a prévenu un comité sénatorial, mardi, en publiant les conclusions d’une étude effectuée sur une période de plus d’un an.

Le rapport brosse un sombre portrait des Canadiens aux prises avec des troubles de santé découlant d’un excès de poids et dénonce les recommandations de Santé Canada sur les jus, qui sont habituellement consommés au petit-déjeuner.

“Le guide alimentaire canadien, dépassé, ne fournit plus l’information nutritionnelle dont les Canadiens ont aujourd’hui besoin, indique le rapport. Les jus de fruits, par exemple, y sont présentés comme des aliments sains, alors qu’ils ne sont en fait rien de plus que des ”boissons gazeuses sans bulles“.”

Selon le rapport, le coût annuel en soins de santé et perte de productivité de l’obésité varie entre 4,6 milliards et 7,1 milliards $. Il laisse aussi entendre que les personnes consultées par le comité avaient beaucoup de choses à dire concernant les failles du Guide.

“Plusieurs témoins ont affirmé que le guide alimentaire canadien s’était révélé, au mieux, inefficace et, au pire, avait contribué à l’augmentation du nombre de Canadiens souffrant d’un excès de poids et de celui des maladies chroniques liées à l’alimentation au Canada”, peut-on y lire.

La révision du Guide devrait être basée sur les dernières preuves scientifiques dans le domaine et prendre clairement position en faveur d’une limitation de la consommation d’aliments transformés, ajoute le rapport.

Il est essentiel que le gouvernement fédéral fasse quelque chose pour remédier au taux élevé d’obésité, a déclaré le président du comité, Kelvin Ogilvie, mardi.

“On ne peut plus dorer la pilule plus longtemps, a-t-il affirmé. La crise de l’obésité est bien réelle.”

Une réduction importante de la consommation de sucre pourrait faire beaucoup sur le plan de la promotion d’un poids santé et d’un meilleur état de santé, a précisé M. Ogilvie.

Le rapport suggère aussi au gouvernement d’envisager la possibilité d’interdire les publicités pour la nourriture et les boissons ciblant les enfants et de créer une taxe sur les boissons sucrées.

Sans surprise, l’industrie a rapidement réagi, mardi, à la publication du rapport.

Dans un communiqué, l’Association canadienne des boissons a rejeté l’idée de la taxe et soutenu que les boissons ne représentaient qu’une petite partie des calories consommées par les Canadiens.

“Les fabricants de boissons du Canada fournissent déjà de manière volontaire une étiquette claire concernant les calories sur le devant de tous leurs produits, en plus de ce que Santé Canada demande dans le cadre de ses exigences en matière d’étiquetage alimentaire, ce qui inclut des renseignements comme le tableau de la valeur nutritive et l’espace principal de l’étiquetage”, a indiqué l’Association.

“Selon les plus récentes données publiques disponibles de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada, les boissons gazeuses et les boissons de fruits ne comptent que pour quatre pour cent des calories absorbées quotidiennement par le Canadien moyen.”

En entrevue avec La Presse Canadienne, la ministre de la Santé, Jane Philpott, a affirmé que le gouvernement libéral révisait la proposition de taxe, mais a noté qu’aucune décision n’avait été prise à cet effet.

“J’examine constamment ce qui se passe afin de voir comment nous pouvons nous assurer que nous encourageons les Canadiens à avoir (…) de bonnes habitudes en ce qui a trait aux aliments et aux boissons. C’est donc quelque chose que je suis très attentivement, a-t-elle déclaré. Nous continuerons à examiner le tout dans l’avenir.”

Le problème des jus de fruits est aussi sur le radar du gouvernement, a ajouté la ministre.

“Il y a raison de s’inquiéter de la teneur en sucre des jus, certainement, et tout bon nutritionniste vous dira qu’il est préférable de ne pas boire ses calories”, a-t-elle rappelé.

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