Compressions de 242 M$ dans les établissements de santé
Les établissements de santé du Québec devront encore mettre en place d’importantes «mesures d’optimisation» durant l’année à venir, puisqu’ils subissent des compressions de 242 M$ pour l’année financière 2016-2017, selon un document du ministère de la Santé obtenu par Métro.
À Montréal, les compressions s’élèvent à 94 M$. Au Centre universitaire de santé McGill, qui doit déjà composer avec un déficit de 42 M$ effectué pendant cette année de déménagement, les gestionnaires devront économiser 11,7 M$ supplémentaires.
Pour l’année 2015-2016, les établissements de santé avaient dû composer avec des compressions budgétaires de 450 M$.
Le ministère exige cette fois principalement que les hôpitaux, CHSLD, CLSC et autres centres de santé fassent des économies sur le plan de l’efficience des services et la pertinence des soins.
Au conseil d’administration du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), vendredi, la présidente Geneviève Fortier a qualifié de «tour du chapeau incroyable» le dépôt de rapports financiers 2015-2016 et de budgets 2016-2017 équilibrés pour le CHUM et le CHU Sainte-Justine. Les compressions qui affecte le CHUM sont de 11,2 M$. Il doit déménager dans son nouveau méga-hôpital cette année.
«Nous mettons en place plusieurs mesures d’optimisation, nos volumes [d’activités] continuent à augmenter et ça va continuer à être difficile. Nous faisons tout pour ne pas affecter les services à la population», a souligné Mme Fortier.
«Le personnel du réseau de la santé et des services sociaux sait très bien ce que cette annonce de nouvelles compressions veut dire: on va leur enlever encore davantage d’outils pour soigner la population, a pour sa part réagi Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux. Le démantèlement de nos services publics se poursuit et c’est l’accès aux services qui sera directement atteint. Nous voyons déjà des cas tragiques de personnes qui ne se font pas soigner à temps et qui en paie le prix de leur santé. Qu’est-ce que ce sera avec d’autres coupures?»
Le ministre de la Santé Gaétan Barrette est d’avis que des mesures d’optimisation pourront être mises en place sans couper dans les services à la population, mais il a admis que le réseau arrivait «à la limite» de ce qu’il pouvait économiser.