Éthique: d’autres plaintes contre Fitzgibbon
Le ministre responsable de Montréal, Pierre Fitzgibbon, pourrait s’être remis dans l’eau chaude. Une partie de chasse sur une île privée du lac Memphrémagog lui vaut d’autres plaintes à la commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale.
Les libéraux ont demandé l’ouverture d’une enquête, soulevant «une apparence de conflit d’intérêts». Québec solidaire prépare aussi une lettre de plainte qui sera déposée à la commissaire, a confirmé le député de Rosemont Vincent Marissal en point de presse, jeudi.
Monsieur Fitzgibbon a l’éthique assez slack. Il n’a pas compris qu’il n’est plus dans le monde des affaires, qu’il est maintenant un serviteur de l’État.
Vincent Marissal, député de Rosemont
Pierre Fitzgibbon a participé en octobre à une partie de chasse au faisan sur l’île privée d’un groupe de riches hommes d’affaires bénéficiant de subventions publiques. C’est ce qu’a révélé une enquête du Journal de Montréal.
«Il s’agit d’une activité du ministre qui est privée et qui s’est déroulée sur quelques heures», a indiqué l’attaché de presse du ministre, Mathieu St-Amand, par courriel au Journal de Montréal. Pierre Fitzgibbon a refusé d’accorder une entrevue au quotidien. «Si vous souhaitez une entrevue sur la chasse au faisan, nous sommes disposés à nous entretenir avec un de vos chroniqueurs de chasse et pêche», a ajouté son attaché.
«Comme réponse, c’est assez baveux merci», réagit Vincent Marissal. «On est de l’autre bord de l’arrogance, c’est une arrogance assurée avec un front de bœuf.»
Si la valeur de cette partie de chasse se situe au-delà de 200 $, M. Fitzgibbon avait l’obligation de la déclarer au commissaire à l’éthique, s’il n’en a pas lui-même assumé les coûts. Le ministre aurait alors eu 30 jours pour déposer sa déclaration à la commissaire, un délai déjà dépassé.
La commissaire à l’éthique a déjà enquêté sur Pierre Fitzgibbon à cinq reprises.
«C’est personnel»
En mêlée de presse ce matin, Pierre Fitzgibbon, qui est aussi ministre de l’Économie, a dit souhaiter que la commissaire à l’éthique fasse son devoir d’enquête pour qu’elle dissipe les craintes d’apparence de conflit d’intérêts.
«Je pense que c’est important que la commissaire à l’éthique fasse une enquête pour que vous soyez tous confortables à savoir qu’il n’y a pas eu de subventions. J’espère qu’elle va faire une enquête, comme ça on va voir les subventions que j’ai accordées cette journée-là», a-t-il déclaré.
Ce dernier a aussi été questionné par les médias quant au prix d’une telle partie de chasse. Les médias lui ont aussi demandé si ce montant avait été déboursé de ses poches. En guise de réponse, Pierre Fitzgibbon a simplement réitéré le caractère privé du club et de sa vie personnelle.
«C’est une activité que je fais depuis 20 ans et que j’espère continuer à faire. Ma vie privée, ça me regarde. Ce n’est pas à cause du Journal de Montréal que je vais me priver de voir mes bonnes connaissances. C’est une force d’avoir ces connaissances.»
Le ministre a également confirmé avoir discuté d’affaires lors de cet événement.