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L’éthique et l’étiquette autour des cadeaux

Photo: Métro
Catherine Martellini - 37e Avenue

Devrait-on accepter des cadeaux de nos clients, de nos collègues ou de nos patrons? Jusqu’où peut-on aller, et comment refuser poliment? Entrevue avec Louise Masson, présidente de Beaux Gestes et spécialiste en étiquette des affaires.

Bien des gens confondent éthique et étiquette. L’éthique renvoie au comportement moral, à la déontologie, tandis que l’étiquette aborde le comportement social en affaires. «L’étiquette, c’est de la petite éthique, et il arrive que les deux sujets se chevauchent», explique madame Masson. Bien souvent, les entreprises définissent des règles de conduite pour donner des lignes directrices quant aux comportements éthiques à adopter en affaires. Comme il s’agit d’un code social, l’étiquette, quant à elle, est rarement consignée à l’écrit. Ses règles s’apprennent plutôt selon le milieu social dans lequel on évolue.

L’art de donner
Beaucoup de travailleurs et d’employeurs ne savent pas comment agir socialement en affaires. Même le concept de cadeau est galvaudé. «Un cadeau devrait être un geste gratuit qui exprime de la reconnaissance et ne devrait jamais être fait dans le but d’en recevoir un en retour», souligne-t-elle.

Certaines situations commandent toutefois de donner un présent. Par exemple, il convient pour le patron d’offrir un cadeau à ses employés à Noël. Au Québec, cela se traduit souvent par le party de Noël. Il peut aussi s’agir d’un cadeau individuel ou collectif, comme une conférence. Le cadeau est également tout indiqué pour souligner un événement heureux, comme une naissance.
Un cadeau doit être choisi avec discernement et dépend, bien sûr, de la circonstance. Il doit avant tout être neutre: chèque-cadeau d’une librairie, livre sur la culture, panier de denrées de luxe, etc. Les cadeaux à caractère intime, comme de la lingerie, des bijoux ou du parfum n’ont pas leur place en entreprise. Il s’agit du privilège de l’amoureux ou d’une personne proche. Pour un employé masculin, il est de bon goût pour une femme gestionnaire de lui offrir des articles de bureau, de voyage, etc.

«La façon d’offrir un cadeau revêt également son importance», insiste-t-elle. On ne mandate pas une personne pour remettre un cadeau à un tiers, on le lui remet en personne. Le cadeau, dont la générosité est bien dosée, doit être bien emballé et accompagné d’une petite carte dans une enveloppe.

L’art de recevoir
L’étiquette dicte également de ne pas refuser un cadeau, à moins que l’on s’aperçoive que les intentions derrière le geste sont douteuses. Les enveloppes d’argent qu’un client remet à un employé ou à un patron d’une entreprise ne sont pas considérées comme des cadeaux, comme il ne s’agit pas de la reconnaissance, mais bien d’une manière déguisée d’acheter la personne. Pour entretenir «l’amitié d’affaires», il convient d’offrir en retour un cadeau à la mesure de celui que l’on a reçu. Par exemple, l’étiquette veut qu’un patron qui est invité au restaurant par un client l’invite à son tour une prochaine fois. Cela ne vaut pas entre employés et employeurs. Les employés ne sont pas tenus de remercier leur patron en leur offrant un cadeau en retour.

Les cadeaux promotionnels visent à encourager la fidélité d’un bon client envers son entreprise. La personne qui reçoit ce type de cadeau n’a pas l’obligation de le remercier. Si l’on reçoit un stylo d’une entreprise avec qui nous ne faisons pas affaire ou à qui nous n’avons rien demandé, nul besoin de la remercier.

L’étiquette ne nous empêche en rien de faire preuve d’originalité. Elle ne fait que dicter le bon goût.

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