Soutenez

L’art compliqué de l’autocritique

Photo: Métro
Laurine Benjebria - Collaboration spéciale

Se parler, c’est facile. Le faire de façon constructive et positive, c’est plus difficile, mais essentiel. Ce qu’il faut savoir pour équilibrer les discours intérieurs et éviter le déni ou, à l’opposé, le dénigrement.

Pour Dominique Barbès, coach professionnelle, la critique est à proscrire si elle ne permet pas de se regarder, de prendre de la distance et d’analyser ses actions et ses comportements, dont la rétroaction. Mme Barbès distingue trois étapes clés pour y parvenir.

«Tout d’abord, il faut se demander quelles sont nos valeurs, le sens que l’on veut donner à notre vie. Avant de porter le regard sur soi-même, il faut prendre le temps de savoir qui l’on est, où l’on veut aller, mais également comment on veut être perçu. En sortant d’une réunion, par exemple, on peut se poser les questions suivantes: quel message voulais-je faire passer? Quels étaient mes objectifs? Quel ton voulais-je adopter?»

«L’autocritique est un art qui s’apprend dans l’indulgence.» – Dominique Barbès, coach professionnelle

Ensuite, il faut toujours chercher à savoir ce qui a fonctionné. «Se connaître, c’est déjà connaître ses forces, ses atouts. Pour pouvoir s’évaluer de manière constructive, on doit commencer par être positif.» Selon la coach, la réflexion négative se fait ainsi sur un terrain solide et préparé qui nous permet d’avancer. On se demande alors ce qu’on pourrait faire de plus, de mieux et de différent.

Trois situations concrètes

Sous la pression, comment ne pas succomber au stress?
C’est en effet le genre de situation où l’on a souvent tendance à se remettre en question. Donnons-nous des buts réalistes : nous connaissons les capacités et les attentes de ceux qui vous évaluent. N’hésitons pas à nous rassurer: «Tu peux y arriver», «Si tu es là, c’est que tu as toutes tes chances», «Tu as travaillé dur pour ça, tu le mérites». Pour mieux comprendre où nous en sommes et comment parvenir à dépasser nos limites, commençons par prendre de la distance afin de poser un regard objectif sur nos aptitudes. Effet rassurant garanti!

Avant de prendre la parole en public, comment ne pas perdre ses moyens?
On se ragaillardit en mettant l’accent sur ses points forts afin de se redonner confiance. Par exemple, nous connaissons notre texte, alors mettons l’accent sur notre ton, nos pauses et le rythme de nos phrases. Répétons-nous des encouragements pour nous motiver, quitte à les écrire sur nos notes: «Tu es compétent!», «C’est bien, continue comme ça», etc. Envisageons la situation comme une occasion de montrer à quel point les gens ont raison de venir nous écouter.

Quand on a commis une erreur, comment s’en sortir sans trop de dommages?
Inutile de passer trop de temps à se taper sur la tête et à ressasser une situation qu’on aurait peut-être dû appréhender autrement: ça ne change rien et c’est très peu constructif. Une fois le problème réglé, accordons-nous quelques minutes pour respirer. Cela nous permettra d’éviter la culpabilité et d’apaiser notre anxiété. Soyons indulgents. Disons-nous que nous avons agi au mieux de nos capacités. L’erreur est humaine, oui, mais elle est aussi formatrice: nous serons mieux outillés la prochaine fois.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.