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Jesse Eisenberg, le Woody Allen des temps modernes

Photo: Mongrel Medias

Jesse Eisenberg revient sur Café Society, pour lequel il assure ne pas avoir tenté d’imiter le jeu d’acteur du réalisateur Woody Allen.

Quand Jesse Eisenberg appelle pour notre entrevue, il se présente : «Salut, c’est Jesse Eisenberg, du film.» Ce type de formalité lui ressemble tout à fait: une vedette du cinéma qui n’aime pas être vue comme une vedette du cinéma. Mais ce n’est pas de la fausse modestie : il semble vraiment sincère. L’acteur de 32 ans a trouvé en Woody Allen un réalisateur encore plus névrosé qu’il ne l’est lui-même. Café Society (La Haute Société) est le deuxième film du célèbre cinéaste new­yorkais dans lequel Eisenberg apparaît après To Rome With Love en 2012.

Dans ce 47e film de Woody Allen, l’acteur joue un jeune homme arrivé à Hollywood dans les années 1930 et qui tombe amoureux d’une secrétaire de studio (Kristen Stewart) sans savoir que son oncle, un influent producteur de cinéma joué par Steve Carell, a une liaison avec elle.

Vous avez grandi avec les films de Woody Allen. Lequel a fait de vous un fan?
Le premier à m’avoir vraiment marqué a été Crimes and Misdemeanors. Ça m’a montré que quelqu’un était capable de faire une œuvre qui soit drôle et accessible tout en étant introspective, contemplative, songée, intellectuelle et analytique, sans qu’aucun élément soit compromis.

«Woody Allen est très productif, sauf quand il est question de se célébrer lui-même.» – Jesse Eisenberg, selon qui le réalisateur n’éprouve visiblement aucun intérêt pour sa «propre mythologie»

C’est votre deuxième film avec Woody Allen. Il est connu pour être assez brusque avec ses acteurs…
Il n’éprouve tout simplement aucun intérêt à «passer un bon moment» sur le plateau. Si une scène se passe bien, on la fait une fois et on passe à la suivante. Si quelque chose ne va pas bien, il le change, tout simplement, ou il donne un bon conseil. J’aime plutôt ça, parce que je ne ressens pas le besoin de discuter des choses en long et en large. Je le fais avec moi-même quand je me prépare. Et c’est ce à quoi il s’attend. Il engage donc des acteurs compétents
en qui il a confiance.

À quel point collabore-t-il avec les acteurs?
Il leur permet d’incarner leurs personnages à la manière dont ils l’entendent. Quand il y a un moment plus silencieux dans une scène, il aime ajouter du dialogue. S’il n’y a pas de répliques déjà écrites, il demande aux comédiens d’improviser. Avant de commencer une scène, il leur dit toujours de ne pas se sentir engoncés dans les dialogues, de les changer, de se les mettre en bouche, pour que ce soit naturel. D’un côté, il est très spécifique, il a un ton et un style d’écriture qui lui sont propres. De l’autre, il est probablement plus ouvert d’esprit et plus collaboratif que la plupart des gens dans sa position.

Parfois, quand un acteur joue le personnage masculin d’un film de Woody Allen, il essaie de l’imiter. Pas vous.
J’avais l’impression que je devais aborder ce rôle comme n’importe quel autre. J’ai essayé de voir ce personnage avec émotion et profondeur, de mettre l’accent sur son côté très naïf dans la première partie et sur son côté plus las dans la seconde. Woody Allen a dit à plusieurs reprises que s’il avait joué le rôle, il l’aurait fait de manière comique. Ce n’est pas la façon dont j’ai approché mon interprétation, donc ma version est peut-être un peu plus dramatique. C’est peut-être moins drôle que s’il avait joué ce personnage, mais il a dit qu’il n’aurait pas apporté certains éléments du personnage tel que je le joue. Ç’a l’air bizarre de dire ça, mais c’est ce qu’il a dit.

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