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Gabrielle Boulianne-Tremblay à TLMEP: démystifier la réalité des personnes trans

Photo: Karine Dufour/Ici Radio-Canada Télé

La comédienne Gabrielle Boulianne-Tremblay s’est confiée sur sa réalité de femme trans avec sincérité et ludicidé sur le plateau de Tout le monde en parle (TLMEP), dimanche soir.

Celle qu’on pourra voir au grand écran dès vendredi dans le film Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau, de Mathieu Denis et Simon Lavoie, s’est ouverte au sujet de moments difficiles qu’elle a vécus.

Parmi eux, une tentative de suicide qu’elle a faite alors qu’elle avait 16 ans et qu’elle était dans un corps d’homme. Questionnée à propos de cet événement, la comédienne a d’abord maintenu un silence chargé d’émotion. À l’initiative de Caroline Néron, les filles présentes sur le plateau de l’émission ont alors levé leurs verres à sa santé, un beau moment de solidarité.

«Je ne savais pas c’était quoi être trans», a-t-elle alors précisé. Sa mère l’a retrouvée effondrée au sol chez elle et une longue discussion s’en est suivie.

La comédienne dit avoir la chance de pouvoir compter sur un entourage qui l’accepte. Celui-ci l’a d’ailleurs beaucoup épaulée lors de la projection de Ceux qui font les révolutions… au Festival international du film de Toronto (TIFF) l’été dernier. Après une scène dans laquelle on la voit nue – Gabrielle Boulianne-Tremblay n’a pas eu d’opération de changement de sexe –, des spectateurs sont sortis de la salle avec fracas.

Ces réactions lui ont «fait quelque chose» a-t-elle affirmé, mais la comédienne était davantage préoccupée par sa famille. «J’appréhendais la réaction de mon père plus que les autres; il a été le premier à se lever et à applaudir», a-t-elle dit, ajoutant avoir «presque brisé la main de [s]on copain pendant la projection» tant elle était nerveuse. L’actrice est d’ailleurs nominée aux prix Écran canadien pour sa performance dans ce film.

La transition de Gabrielle Boulianne-Tremblay ne s’est pas faite sans difficulté. Elle a notamment dû consulter une psychologue au courant du processus pour des problèmes d’anxiété généralisée. «C’est un moment dans ta vie où tu te dis: “Je vis ou je meurs”», a-t-elle déclaré au sujet de la décision d’entreprendre son changement d’identité sexuelle.

«Je ne sais même pas c’est quoi penser comme un gars.» – Gabrielle Boulianne-Tremblay, qui a su dès l’âge de quatre ans qu’elle était différente des autres garçons.

«Au début de ma transition, je croyais qu’il fallait absolument que je passe par l’opération [de changement de sexe] pour me faire accepter. Avec le temps, je me suis rendue compte que je n’avais jamais eu cette dichotomie entre mon corps et ce que je suis», a-t-elle ajouté.

Selon elle, le fait qu’on parle de plus en plus des enjeux trans aide à démystifier cette réalité aux yeux du public. Il est cependant à son avis encore trop tôt pour en faire des blagues, comme l’a fait Via Capitale dans une publicité qui a été retirée des ondes, récemment. «C’est un sujet sensible, des gens sont en détresse psychologique», a-t-elle rappelé.

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