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Hot Girls Wanted: quand les écrans se dressent entre les êtres

Hot Girls Wanted Photo: Netflix

La marchandisation du sexe et l’internet vont de pair depuis les balbutiements de l’autoroute de l’information, ce n’est donc pas surprenant si l’une des séries à succès de Netflix documente maintenant cette relation que nous entretenons avec la sexualité et la technologie.

Hot Girls Wanted: Turned On, à ne pas confondre avec le documentaire Hot Girls Wanted qui a ouvert le chemin pour cette série, est une anthologie de six épisodes qui se consacre aux technologies et à l’impact sur nos relations. Que ce soit les relations avec l’industrie du sexe ou encore au niveau des rencontres personnelles avec les Tinder de ce monde.

La série a essuyé son lot de critiques de la part de certains membres de l’industrie qui décriaient l’utilisation de certaines images, surtout en provenance de source comme Periscope ou Snapchat, mais c’est peut-être un signe que la série active une réflexion pertinente malgré son approche pas toujours adroite.

C’est, d’ailleurs, le défaut de la qualité première de la série : il n’y a pas de narration.

Chacun des six épisodes présente une tranche de vie et c’est à nous d’y apposer nos jugements de valeurs, ce qui peut parfois être un exercice très casse-cou dans la mesure où l’on se confronte à soi-même, à notre rapport à la technologie, à l’amour, au sexe et aux rencontres.

Pour ça, la série vaut le détour. Pour la réflexion, le regard que l’on pose forcément ensuite sur notre utilisation de la technologie et sur les vies que ça peut influencer.

Comment un swipe à droite peut-il changer le quotidien de quelqu’un? Quel genre de relation une cam girl peut-elle entretenir avec un client qui devient un ami, mais pas forcément un ami réel? Quel est le danger des plateformes de diffusion en temps réel par rapport aux abus, aux viols et aux actes non consentis?

Sans les poser, la série nous expose à des questions dures et déstabilisantes.

Nous sommes en 2017, la technologie est omniprésente et, forcément, notre projection dans une espèce d’autofiction entretenue ne se fait pas sans heurt. Ici, on montre un point de vue plus sexualisé, mais il y en a plusieurs autres.

Certains épisodes vous dérangeront carrément, notamment celui sur Tinder et les sites de rencontres qui alimentent un détachement malsain par rapport à l’autre même dans un besoin de plaire poussé à l’extrême. D’autres épisodes, comme cette rencontre entre une cam girl américaine et son plus grand admirateur qui réside en Australie, vous toucheront de par l’humanité qui émane quand on ose quitter les écrans.

On pourrait en débattre longuement et c’est, à mon avis, la plus belle qualité de cette série. Débattre, réfléchir et, qui sait, peut-être même corriger les travers, éventuellement, dans notre relation accessoire à l’autre dès qu’il ne partage pas le même espace tangible que nous.

À voir sur Netflix tout comme le documentaire à l’origine de la série, aussi disponible sur le service.

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