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Cette semaine, Métro craque pour Modern Piano Music, Taylor Swift, Coco, Icarus…

Photo: Avec la permission de l’artiste et de la Gavin Brown’s enterprise / Richard-Max Tremblay

1. Modern Piano Music
C’est étrange, mais familier, troublant, mais séduisant, déstabilisant, mais prenant, froid, mais rassurant. C’est le travail d’Ed Atkins, présenté jusqu’à dimanche au DHC/ART, dans le Vieux-Montréal. Affectionnant les œuvres numériques générées par ordinateur, les montages d’images frénétiques et les sonorités étourdissantes, l’artiste trentenaire britannique nous place face à des écrans peuplés d’avatars qui chantent, se lamentent, s’excusent à répétition, «I’m sorry, I’m sorry, I’m sorry». «Leur peau semble si réelle. Nous pouvons presque sentir leur sueur. Voir leurs cicatrices. Malgré le malaise, nous n’avons d’autre choix que de nous laisser aspirer par les sentiments qu’ils dégagent. À la fois hypnotisants et sincères», remarque Cheryl Sim. La passionnée commissaire de l’expo – la toute première dédiée à l’artiste au Canada – a craqué pour le côté «bizarre, légèrement perturbant, mais rempli de compassion, de mélancolie et de tristesse» de ses créations. On seconde. C’est beau, et déroutant. (Natalia Wysocka)

2. La salle Woodstock de l’expo Révolution
Et là, à mi-parcours, un corridor sombre. Sur la droite, le bed-in de John Lennon et de Yoko à Montréal. Quelques pas – et quelques mois – plus loin se cache notre coup de cœur de Révolution : Woodstock, ses habitants ahuris en voyant dévaler des centaines de milliers de jeunes et ses prestations mythiques – dont l’hymne américain joué aux aurores par Hendrix. Ici, pas besoin du casque de musique qui nous accompagne – pour le meilleur – durant toute cette expo multisensorielle réveillant les idéaux et les créations de la fin des années 1960 : les puissantes enceintes nous transportent dans l’État de New York. Pas besoin de banc, on s’allonge au sol, comme en 1969, les yeux rivés sur les écrans géants. Au Musée des beaux-arts de Montréal jusqu’au 9 octobre. (Baptiste Barbe)

3. Coco
Simone (Sarah Laurendeau), Katya (Kim Despaties), Maggie (Marie-Ève Perrone) et Viviane (Anne-Marie Binette) se retrouvent après la mort de Coralie, Coco (Sylvie De Morais Nogueira), leur amie d’enfance. Tout en faisant la lecture du journal de leur copine morte trop tôt, elles se remémorent les moments qu’elles ont passés à rire, à pleurer, à s’aimer, à se détester. C’est une pièce qui traite d’homosexualité, de solitude, de désirs, mais c’est surtout une œuvre sur l’amitié qui est plus forte que tout. On en ressort complètement bouleversée d’avoir rigolé pour subitement sangloter. La distribution est impeccable et le texte de Nathalie Doummar est d’une redoutable efficacité. À La Licorne jusqu’au 16 septembre. (Rachelle Mc Duff)

4. Et au pire, on se mariera, le livre
Parce que le texte de Sophie Bienvenu, paru en 2011, est poignant, marquant, audacieux. Parce que Léa Pool en a filmé une adaptation fort attendue qui prendra l’affiche le 15 septembre et que ça vaut la peine de le (re)lire pour l’occasion. Et enfin parce que les éditions La Mèche en ont profité pour le rééditer, question de célébrer ça, avec le visage grave de l’actrice Sophie Nélisse comme porte-étendard. En librairie. (Jessica Dostie)

 

5. La nouvelle chanson de Taylor Swift
On va mettre quelque chose au clair: Taylor Swift pourrait sortir un enregistrement d’elle qui imite des bruits de chèvres, et je l’achèterais. Cela dit, Look What You Made Me Do a des airs de vengeance, de règlements de comptes qui se trament depuis trois ans. Une chanson coup-de-poing qui, malgré les paroles parfois répétitives, mérite sa place au sommet des palmarès. De la pop à son meilleur. (Camille Lopez)

6. Le lactume, de Réjean Ducharme
Il nous a quittés comme il a vécu, sur la pointe des pieds. Avant que la maladie l’emporte, Réjean Ducharme s’apprêtait à publier Le lactume, recueil de 198 dessins envoyé à Gallimard en 1966. C’était avant L’avalée des avalés et la célébrité soudaine qui l’a forcé à vivre loin des projecteurs. Par ces dessins à la fois abstraits et naïfs, on découvre un Ducharme sensible qui explore déjà les thèmes qui feront sa renommée: l’enfance, l’amour et le refus du monde adulte… Un recueil touchant, qui vient ajouter une pièce à un casse-tête qui restera à jamais incomplet. En librairie. (Benoit Valois-Nadeau)

7. Icarus
Icarus est probablement un des meilleurs documentaires que j’ai vus. Autant pour le sujet (le dopage des athlètes russes) que pour la réalisation efficace qui rend le long métrage aussi enlevant qu’un suspense. Je ne veux pas divulgâcher le récit, donc je dirai simplement que Bryan Fogel pensait faire un film sur la facilité de se doper pour un cycliste de haut niveau comme Lance Armstrong pour finalement dévoiler l’un des plus grands scandales de l’histoire du sport! On y rencontre un «personnage» qui ne laissera personne indifférent: le Dr Grigory Rodchenkov, chef de laboratoire antidopage des Jeux olympiques de Sotchi de 2014. Disponible sur Netflix. (Rachelle Mc Duff)

Et on se désole pour…

Le renvoi injuste d’Alf Clausen
Après 27 années de service, l’émission Les Simpson a mis à la porte son compositeur Alf Clausen. Dur d’imaginer la série-culte sans les succès Mon gilet, La chanson des tailleurs de pierre et autres fines mélodies que Clausen nous sert depuis le début de la seconde saison et pour lesquelles il a remporté plusieurs prix. Espérons qu’on ne mettra pas aussi à la porte son orchestre de 35 musiciens qui donne à ce dessin animé une trame sonore digne des plus grandes séries télévisées. (Dominique Cambron-Goulet)

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