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VRAK présente les influenceurs de l’heure

Photo: vrak.tv

«Si Instagram crashe demain, qu’est-ce que je vais faire?» La série documentaire Influenceurs présente cinq filles et un gars qui portent, parfois contre leur gré, le titre du titre. Influenceurs, donc.

Ce sont six Québécois pour qui les réseaux sociaux ont tout changé. Qui comptent des milliers, voire plus d’un million d’abonnés. Qui font partie d’une branche encore peu connue. Et qui expriment leur vision, leurs difficultés, leur quotidien, dans un docu en 6 épisodes de 60 minutes réalisés par Émilie Gaudet.

Parmi eux, Elisabeth Rioux, entrepreneure qui, à 20 ans, possède sa propre ligne de maillots de bain, Hoaka Swimwear. Et qui nous entraîne dans un #PhotoshootauMexique, où elle nous explique par exemple sa technique pour prendre et retoucher des photos. «Le mieux, c’est quand l’eau est bleue. Le bleu, c’est bon pour Instagram.»

Il y a aussi Alicia Moffet, qui se consacre principalement au chant (on l’a vue à La Voix). Mais également à la mode, à la beauté. Récemment, elle a lancé une collection de cosmétiques. Tout de go, elle confie que, si elle a préféré ce domaine aux vêtements, c’est qu’elle n’avait pas envie de «dealer avec la paperasse du small, medium, large».

Puis, il y a Stéphanie Harvey, gameuse professionnelle connue sous le nom de missharvey. Qui explique ses journées, comment elle joue sur la plateforme de streaming Twitch et interagit avec ses abonnés. En profitant pour expliquer son geste signature, ses «pistolets imaginaires» doublés d’un cœur.

Sans oublier Gloria Bella, 17 ans, youtubeuse depuis qu’elle en a 11. Qui s’attarde sur l’importance de l’éclairage dans ses vidéos, montre comment elle en fait le montage. Ici de ses «25 faits sur moi». Soit «la vidéo que tout youtubeur qui se respecte a faite sur sa chaîne.»

Parmi les filles, un seul gars, Marc Fitt. Un jeune homme de Saint-Eustache qui, comme son nom d’emprunt l’indique, est spécialiste de fitness. Avec ses 
1,4 million d’abonnés sur Instagram, il dit vouloir «créer une legacy, même après sa mort». Et ajoute à ce sujet que, ce qui l’inspire dans la vie, c’est justement la mort. On le voit, dans le segment #RoutineMatinale, se lever aux aurores aux côtés de sa copine, déjeuner, lire «une philosophie de vie». Noter sur une feuille, au crayon de plomb, les «buts de sa journée» (important pour lui de le faire à la main, de ne pas attraper son cell dès le matin). Dans un passage, il présente son dreamboard (aussi appelé «tableau de rêves» ou «de visualisation») sur lequel il a inscrit une «citation de Bouddha» et collé une photo de son relevé bancaire, sur lequel il a ajouté tous les zéros qu’il aimerait y voir un jour.

Dans le cadre du visionnement de presse du premier épisode qui met en vedette ces personnalités du web, le producteur Jeffrey Wraight, de Zone 3, a souligné que «le mot “influenceur” a souvent une connotation négative». «On pense que c’est juste des jeunes qui veulent vendre du shampoing. Mais c’est beaucoup plus que ça.»

Il a aussi ajouté que presque tous les influenceurs («impressionnants, organisés, entrepreneurs») choisis lui ont dit: «Je n’aime pas ce mot.»

Celle qui l’aborde à l’écran, le malaise face au mot, c’est l’artiste Pony, de son vrai nom Gabrielle Laïla Tittley. La sixième participante. Celle qui a conçu le coton ouaté «Snape Bright Like a Diamond», avec un portrait du professeur de Harry Potter, que portait Safia Nolin à Tout le monde en parle. À l’écran, elle raconte, entre autres, sa #VieD’artiste et présente les créations auxquelles elle donne corps dans son studio du Vieux-Montréal. Elle souligne à quel point le rap a une grande influence sur son style «cartoonesque, pop, trash, pastel». Puis, montrant un t-shirt qu’elle a imaginé en hommage à Chamillionnaire, elle évoque aussi le côté parfois misogyne de ce genre qu’elle aime tant, ajoutant vouloir y mettre un peu d’amour et transformant par exemple le fameux «Thug Life» (voyou) en «Hug Life» (câlin). Avec un grand sourire, elle présente aussi un pull dont le dessin illustre la pensée voulant que «les rêves sont à portée de tous» et que «même un cheval peut devenir une licorne».

«Beaucoup d’influenceurs sont juste cute. Mais selon moi, tous les participants de cette émission sont des exemples. Oui, on peut les regarder en surface. Mais aussi en profondeur.» –Gabrielle Laïla Tittley, alias Pony, qui présente ici son t-shirt en hommage à Chamillionaire

Parlant d’ambition, si certains des participants rêvaient justement d’être les influenceurs qu’ils sont devenus, Pony dit que ce titre n’est pas sans la mettre mal à l’aise. Pourquoi donc a-t-elle participé à la série? Parce qu’elle avait le sentiment d’être «entre de bonnes mains». «J’ai senti que ce n’était pas une joke. Qu’on ne ferait pas un portrait négatif d’un phénomène qui peut être perçu comme étant superficiel.»

Également: l’attrait du défi. Le désir de lâcher prise et d’assumer. «Je ne suis pas super à l’aise devant la caméra, lance-t-elle. J’ai l’air fucking wack

Celle qui passe pourtant super bien à l’écran avoue qu’elle-même avait un regard critique sur ce monde dont elle fait partie presque sans le vouloir. Qu’une certaine frange des influenceurs, ceux qui «font uniquement de la pub», représente «tout ce qui l’écœure de la société». Comprendre: la promotion de certaines normes de beauté qui ont pour effet de perpétuer le mal-être, principalement chez les jeunes filles.

Pourtant, dans cette série, Pony n’a pas retrouvé cet aspect qui la «rend inconfortable». «Ces filles ont des passions, un talent. Elles m’inspirent. Marc Fitt m’inspire.»

Le tournage, qui s’est déroulé à Montréal, mais aussi à Tokyo, où elle a passé six jours pour présenter son travail et éventuellement conclure des collaborations, a agi «comme une thérapie». «C’était positif. Ça m’a fait comprendre beaucoup de choses sur moi-même.»

Et apprendre à connaître les autres intervenants de l’émission, qu’elle a découverts à l’écran. Sauf Elisabeth Rioux avec laquelle elle envisageait déjà de collaborer. Pour lier ses «dessins à sa ligne de maillots de bain».

D’ailleurs, ajoute l’artiste, quand on connaît mieux, on comprend mieux. «C’est un peu comme écouter Occupation double. C’est si facile de critiquer les participants, mais personnellement, j’aurais l’air mille fois plus wack que n’importe lequel d’entre eux! C’est tellement facile de juger; c’est tellement difficile de se montrer vulnérable.»

Influenceurs
Sur les ondes de VRAK
Dès le 28 novembre à 18h

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