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David Portelance, entre Brel et Tom Waits

Photo: Josie Desmarais

Influencé par ces deux figures incontournables que sont Jacques Brel et Tom Waits et par les sonorités du sud des États-Unis, David Portelance livre un excellent second album: Un abri contre le vent.

Ambiance blues, bluegrass, folk et country du sud des États-Unis sur des textes francos pas piqués des vers, ce nouvel opus se savoure comme un moonshine, cet alcool que des hillbillies fabriquaient en cachette une fois la nuit tombée pendant la prohibition. «Oui, c’est vrai que je suis un peu bum», lance Portelance lorsqu’on lui demande s’il a choisi le classique Goodnight Irene du légendaire Leadbelly parce que le propos du gars qui déçoit toujours sa belle en raison de ses frasques lui ressemblait.

L’adaptation de Portelance, très réussie, de cette pièce chantée par plusieurs, dont Johnny Cash, est un des moments forts de cet album clair-obscur qui en contient d’autres.

«Au cours des dernières années, entre mes deux albums, je me suis beaucoup intéressé au vieux root du sud des États-Unis. Comme je suis toujours en train de me chercher comme artiste, je me suis découvert une parenté avec ces gars-là qui faisaient leurs tounes de façon très dépouillée. Je ne sais pas quel est l’élément déclencheur, mais je me souviens que, vers l’âge de quatre ou cinq ans, je trippais sur Les portes du pénitencier, la version française de The House of The Rising Song. Nombre d’années plus tard, je me suis aperçu que ce n’est pas une pièce de Bob Dylan, mais une reprise d’une reprise endisquée pour la première fois par Leadbelly», explique Portelance qui, au fil de ses recherches, a pu constater tout le travail effectué par les Lomax, père et fils.

On doit à ces ethnomusiciens beaucoup de trésors musicaux qui ne seraient jamais parvenus à nos oreilles sans leur travail. Ce qui l’a amené à enregistrer Café Noir, inspirée de No Sugar in my Coffee, une pièce mise au jour par lesdits Lomax.

Parmi les éclats crépusculaires de cet album, on trouve aussi l’accrocheuse Tu peux marcher et l’intimiste Toi et Moi. Une très belle chanson sur l’amitié avec, encore une fois, une rupture amoureuse en toile de fond.

Une pièce que n’aurait pas reniée le conteur Fred Pellerin, lui qui s’est d’ailleurs fait connaître comme chanteur en bonne partie grâce à la pièce Au commencement du monde, parue en 2009, et dont les paroles et la musique sont de Portelance.

Cette amitié qui remonte au passage de l’artiste au Festival de la chanson de Granby en 2002, édition animée par Pellerin qui, impressionné par le talent d’auteur du grand six pieds deux pouces, lui a demandé des textes. Lesquels, soit dit en passant, rompent parfois avec les versifications et les rimes traditionnelles. On a bien hâte de retrouver cette ambiance sophistiquée de shack planqué au fond du bois transposée sur scène.  «L’idée était vraiment de créer un album homogène, contrairement à mon premier, que je trouvais un peu éparpillé. C’était le premier élément auquel je tenais mordicus.»

David Portelance, à propos de la 
consigne donnée à ses coréalisateurs 
Marc-André Larocque, Guillaume Chartrain et Louis-Jean Cormier.

Un abri contre le vent
Lancement ce soir à 17h30
Le Ministère, 
4521, boulevard Saint-Laurent
Entrée gratuite

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