Des films à voir et à revoir au FNC
Le 47e Festival du nouveau cinéma (FNC) s’est mis en branle hier. Le doyen des festivals de cinéma montréalais fait saliver les cinéphiles avec sa programmation éclectique, riche en premières et en expérimentations. Coup d’œil sur une programmation toujours audacieuse.
Les gros noms
Le FNC est toujours une bonne occasion d’attraper en primeur québécoise ou canadienne les films qui ont fait parler d’eux sur les plus grandes scènes mondiales.
C’est notamment le cas de If Beale Street Could Talk, de Barry Jenkins (Oscars du Meilleur film et de la Meilleure réalisation pour Moonlight) qui a ouvert hier le festival après avoir été présenté à Toronto le mois dernier. Lars Von Trier, l’enfant terrible du cinéma européen, est également
au programme avec The House that Jack Built, drame ultra-violent qui a fait beaucoup de bruit à Cannes. Les nouveautés des grands Jacques Audiard (The Sisters Brothers) et Jafar Panahi (3 Faces) seront aussi projetées.
Un tour du monde…
Comme son nom l’indique, la section Panorama international permet de voir des films du monde entier, du Japon au Brésil, en passant par la Russie et l’Inde.
Soulignons la présence de Capharnaüm, de la réalisatrice et actrice libanaise Nadine Labaki, qui raconte l’enfance misérables d’un garçon de 12 ans à Beyrouth. Le film a divisé le public et la critique, mais a tout de même obtenu le prix du jury au dernier Festival de Cannes.
Encore plus controversé, Rafiki, premier film kenyan projeté sur la Croisette, a été interdit dans son pays parce qu’il mettait en scène une histoire d’amour entre deux femmes.
… et du Québec
Plusieurs longs métrages d’ici seront présentés en première, dont l’intriguant Les salopes ou le sucre naturel de la peau, deuxième film de Renée Beaulieu, Dérive, de David Uloth et Chloé Cinq-Mars, Mad Dog Labine, de Jonathan Beaulieu-Cyr et Renaud Lessard, et Les routes en février, de Katherine Jerkovic.
La section Focus Québec/Canada compte aussi plusieurs œuvres de nos voisins du «ROC», dont Edge of the Knife, tout premier film tourné en haïda, langue aujourd’hui menacée, mais autrefois parler par les habitants autochtones du littoral de la Colombie-Britannique.
Parmi les curiosités, on remarque aussi Crown and Anchor, polar punk tourné à Terre-Neuve.
Le Festival du nouveau cinéma présente 304 films (courts et longs métrages) provenant de 62 pays.
La compétition…
On l’oublie parfois, mais le FNC est aussi doté d’un volet compétitif fort intéressant.
Parmi les 16 films en lice pour la Louve d’or, on trouve deux longs métrages québécois : le très attendu Genèse, de Philippe Lesage (Les démons), qui a obtenu de bons mots à Locarno, et Ville Neuve, film d’animation de Félix Dufour-Laperrière campé dans l’ambiance du référendum de 1995. Lemonade, drame sur l’immigration de la Roumaine Ioana Uricaru, et Funan, du Français Denis Do sur les horreurs- du régime des khmers rouges, ont également attiré notre attention.
Qui parviendra à séduire le jury, composé notamment de l’auteure Fanny Britt et
de la réalisatrice Alanis Obomsawin?
Réponse le
14 octobre.
… et l’expérimentation
Chaque année, le FNC propose son lot d’ovnis et la présente édition ne fait pas exception. Par exemple, Le Brasier Shelley, film sans images (oui, oui ça se peut) sur la mort du poète romantique Percy Shelley, ou Cassandro, The Exotico!, documentaire sur un célèbre luchador travesti mexicain.
Le festival consacre également un volet de sa programmation à l’exploration des nouveaux moyens de diffusion comme la réalité virtuelle et le film interactif. On y retrouvera notamment Museum of Symmetry, incursion dans l’univers de la bédéiste Paloma Dawkins.
Leçons de maître
Comme il en a pris l’habitude, le FNC rend hommage cette année à de grands noms du 7e art.
Récipiendaire de la Louve d’honneur, Paul Schrader, réalisateur et scénariste fétiche de Martin Scorsese (Taxi Driver), viendra donner une classe de maître devant public le 12 octobre à la Cinémathèque. Plusieurs de ces films seront également projetés, dont Affliction, Mishima et le mythique Raging Bull. Le festival soulignera également la mémoire de la cinéaste québécoise Lysanne Thibodeau, décédée en avril dernier, en projetant plusieurs de ces créations, dont la plus récente (Des armes et nous, documentaire sur notre rapport aux armes à feu), en première mondiale.