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Loving Pablo: Pablo et ses hippos

Photo: Collaboration spéciale
Gregory Wakeman - Metro World News

Javier Bardem attendait depuis plus de 20 ans de jouer un Pablo Escobar juste et nuancé. Et puis il a finalement accepté le rôle principal dans Loving Pablo, film espagnol qui n’est pas sorti en salle au Québec, mais qui est maintenant proposé sur les plateformes numériques.

Vingt ans, c’est bien assez de temps pour analyser toutes les vidéos et écouter toutes les entrevues données par le criminel colombien, question de perfectionner sa version de l’homme qui introduisait 80% de la cocaïne aux États-Unis et faisait plus de 22G$US par année avant d’être abattu le jour de son 44e anniversaire, en 1993.

Toutefois, en entrevue avec Métro, l’acteur oscarisé pour No Country for Old Men, en 2008, a admis que sa plus grande source d’inspiration pour le film était l’obsession du roi du crime pour les hippopotames.

«J’étais très intrigué, très intéressé à utiliser sa fascination pour les animaux afin d’approcher le personnage, explique Javier Bardem. Son préféré était l’hippopotame.»

«Quand Pablo Escobar a été tué, quand son hacienda a été pillée et fouillée, ses animaux se sont échappés. Il avait trois hippopotames et ils ont été libérés», poursuit le comédien, avant de relater la suite macabre des événements.

«Les bêtes déambulaient dans les rues en Colombie et elles ont tué beaucoup de gens. Il y a même un documentaire intitulé Pablo’s Hippos, et on peut voir la ressemblance avec leur ancien maître», ajoute-t-il.

Une ressemblance si frappante qu’elle a inspiré quelques mises en scène de Loving Pablo. «On a tourné une des scènes où je tue quelqu’un dans une piscine comme si j’étais un hippopotame. Pablo regarde la victime et puis il agit. Rapidement. Il est inarrêtable», explique l’acteur.

C’est que la façon de bouger d’Escobar, et même la manière dont il parlait et relaxait ses muscles «sans accorder d’attention à son apparence», rappellent l’animal, plaide Javier Bardem.

«Il n’avait aucune vanité. Tout ce qu’il voulait, c’est d’être respecté, et c’était génial de travailler ce côté du personnage», détaille-t-il.

Toutefois, c’est la dualité de la personnalité d’Escobar, une «force de la nature» superposée à sa manière «très minimaliste, très calculée» de bouger, qu’a voulu explorer Bardem dans Loving Pablo, réalisé par Fernando León de Aranoa.

Et c’est aussi la raison pour laquelle il a attendu si longtemps le scénario parfait, le film parfait et, aussi, le portrait parfait du criminel.

«Je ne dirai pas qu’on m’a offert de jouer tous les Pablo Escobar que vous avez vus, mais presque, confie l’acteur. Je les ai tous refusés parce qu’on n’illustrait jamais cette dichotomie.»

Un processus compliqué
Javier Bardem a dû prendre du poids pour interpréter le criminel, qui, au moment de sa mort, était obèse.

• Un processus compliqué puisque, comme la plupart des longs métrages, Loving Pablo n’a pas été tourné en ordre chronologique.

• «On a tourné son tout dernier coup de téléphone pendant la deuxième journée, relate le comédien espagnol. J’ai dû porter des prothèses, puisque le film se passe sur 10 ans et qu’au début, Escobar était assez mince.»

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