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The Beach Bum: Ça sent le printemps!

The Beach Bum, mettant en vedette Matthew McConaughey, est présentement en salle. Photo: Collaboration spéciale

Harmony Korine s’amuse comme un petit fou dans le délirant The Beach Bum.

«Je vous assure que je n’ai rien fumé en faisant ce film», lance au bout du fil le réalisateur.

C’est pourtant difficile à croire. Voilà une comédie de défonce dans la pure tradition des Cheech & Chong, où les protagonistes passent leur temps à consommer. L’odeur qui en découle ne manque cependant pas de poésie.

Ce second volet d’une trilogie entamée avec le jubilatoire Spring Breakers s’avère une nouvelle satire de société, un trip à prendre à différents degrés.

«Je n’ai jamais été dans l’explication: je préfère vivre et m’abandonner au film, admet son scénariste. Mais c’est vraiment une réflexion sur le fait d’être perdu dans une étrange et cosmique utopie américaine.»

«Je n’arriverai jamais à faire des films consensuels.» – Harmony Korine, cinéaste

L’inspiration vient à nouveau de la Floride, de l’archipel des Keys, où le metteur en scène de Julien-Donkey Boy et Mister Lonely est souvent allé se promener.

«Il y a une culture là-bas où les gens ne pensent qu’aux couchers de soleil, à boire et à s’amuser dans le monde qu’ils ont créé. Je trouve ça admirable que des personnes célèbrent leur manque total d’ambition.»

C’est là qu’on fait la rencontre de Moondog, qui pourrait très bien être le fils spirituel du célèbre Dude de The Big Lebowski. Un personnage hédoniste imprégné de la mythologie personnelle de son interprète, Matthew McConaughey. «Qu’il pousse encore plus loin afin de faire ressortir quelque chose de magique», révèle le cinéaste.

L’acteur est entouré d’une distribution hétéroclite – Snoop Dog, Zac Efron, Jonah Hill, Martin Lawrence – qui fait des flammèches. «Leurs personnalités sont si différentes qu’il y a une véritable réaction physique lorsqu’ils se trouvent dans la même pièce, avoue Harmony Korine. Et moi, je suis là pour documenter ces explosions.»

Dans cette succession de délires psychédéliques qui est alimentée par la photographie expressive de Benoît Debie (l’éternel complice de Gaspar Noé), l’histoire pourrait paraître bien secondaire.

«Je voulais m’éloigner du cinéma traditionnel afin de créer une expérience, une réponse physique qui seraient plus proches de la musique, explique celui qui s’est fait connaître par le scénario du film-culte Kids, de Larry Clark. Je ne me suis jamais vraiment intéressé aux intrigues. Je comprends que c’est réconfortant pour les gens de se faire prendre par la main, mais je préfère déconstruire la narration, créer des récits malsains qui arrivent à capter une énergie particulière.»

Cela explique peut-être pourquoi son art ne laisse personne indifférent. «Ç’a toujours été comme ça, lance l’enfant terrible du cinéma américain, dont le premier long métrage, Gummo, avait fait scandale en 1997. Je ne le fais pas exprès, mais mes films divisent. On les adore ou on les déteste. Certains les trouvent provocants, sauf que ce sont plus des tests de Rorschach qui en disent long sur chaque personne.»

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