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Cette semaine, Métro craque pour… Tous des oiseaux, L’étrange pays, Jailbirds

Tous des oiseaux, une production de La Colline mise en scène par Wajdi Mouawad, est présentée jusqu’à lundi au Théâtre Jean-Duceppe dans le cadre du Festival TransAmériques (FTA). Photo: Simon Gosselin/Collaboration spéciale

Tous des oiseaux
Derrière chaque grande tragédie mondiale se cachent d’infinis drames personnels. Le dramaturge Wajdi Mouawad en fait de nouveau la démonstration dans cette grandiose fresque théâtrale ayant comme point de départ la relation entre deux jeunes amoureux : Eitan, Allemand d’origine juive, et Wahida, Américaine de descendance arabe. Avec l’interminable conflit israélo-palestinien en trame de fond, leurs destins seront ébranlés, tout comme l’ont tour à tour été ceux du père et du grand-père d’Eitan, le premier ayant été chaviré par l’Holocauste, le deuxième marqué par la guerre des Six-Jours. Le récit riche et complexe, habilement mis en scène et superbement joué, aborde au passage les concepts d’identité, de vérité, d’amour et de hasard. En près de quatre heures et en autant de langues – anglais, hébreu, arabe et allemand –, jamais la pièce ne s’essouffle, bien que la lecture de sous-titres finisse par être un peu étourdissante. Une touche d’humour plus que bienvenue équilibre admirablement ce bouleversant drame contemporain. Marie-Lise Rousseau

L’étrange pays
Jean Leloup a toujours placé des pièces acoustiques çà et là sur ses albums, souvent les plus touchantes. À notre grand plaisir, son nouvel opus L’étrange pays est enregistré entièrement en formule guitare et voix, loin des studios. Le résultat est brut, mais ô combien charmant par ses imperfections et ses textes fignolés. Un album qui parle de mort, de deuil et de rêves brisés, mais qui pourtant regorge aussi de vie, chaque note de sa guitare étant comme un battement de cœur. Benoit Valois-Nadeau

 

 

Les retranchées
Six ans après le court essai Les tranchées, Fanny Britt reprend où elle avait laissé sa réflexion sur la maternité et la vie familiale. Parce que la société a évolué depuis 2013, elle y traite notamment des modèles de famille néo-libérales qui pullulent sur les réseaux sociaux, de la figure paternelle, des proud cis boys et de privilèges. La table des matières «en forme de pain» donne le ton  à cet ouvrage atypique : comme dans son précédent essai, le raisonnement de l’auteure emprunte plusieurs directions et diverses formes, comme le dialogue et l’écriture théâtrale. Et comme la maternité reste un choix, un touchant chapitre (tristement d’actualité) est consacré à l’avortement. Aux éditions Atelier 10Marie-Lise Rousseau

Jailbirds
La nouvelle docu-série de Netflix raconte le quotidien de femmes détenues à la prison du comté de Sacramento, à Los Angeles, en six épisodes de 40 minutes. De jours en mois et de mois en années, ces taulardes à l’emploi du temps mono-tone développent des trucs pour contourner les règles et briser l’ennui. Fêtes, bagarres, relations amoureuses et confection d’outils pour se divertir : cette immersion carcérale pique la curiosité jusqu’à la dernière minute. Chloé Machillot

Father of the bride
Le dernier album du groupe new-yorkais Vampire Weekend est parfait pour le retour des beaux jours. Une musique pop légère et douce, mais très recherchée. On est aussi bien content de retrouver la voix si particulière d’Ezra Koening après six ans d’absence. Mention spéciale à This Life, dont la magnifique vidéo en noir et blanc est sortie cette semaine, et Big Blue, des titres au rythme rafraîchis-sant, même s’il faut dire que l’ensemble de l’album est très bon. Amélie Revert

I Am Easy to Find
Pour durer, les groupes de musique doivent savoir se réinventer sans perdre leurs racines. À chaque nouvel album, The National réussit cet exploit, et c’est tout particulièrement le cas avec cette huitième offrande. Dès les premières notes, on reconnaît la batterie nerveuse et effrénée de Bryan Devendorf, son emblématique du quintette post-punk qui bat la mesure tout au long des généreuses 60 minutes de I Am Easy to Find. Le vent de fraîcheur vient de nouveaux collaborateurs, ou plutôt de collaboratrices; plusieurs chanteuses de talent (dont Gail Ann Dorsey, Pauline de Lassus et Mélissa Daveaux) combinent magnifiquement leurs voix à celle de Matt Berninger. Les arrangements de cordes signés Aaron Dessner, sous la supervision du réalisateur Mike Mills, sont toujours aussi sublimes. Le tout, mature et abouti, est d’une grande beauté. Marie-Lise Rousseau

La saison 3 de Easy
Les séries d’anthologie ont moins la cote à l’ère du visionnement boulimique sur le web, mais Easy est la lueur qui refuse de s’éteindre. La création de Joe Swanberg a entamé sa troisième saison, et celle-ci est encore plus intime et touchante que les précédentes, avec sa vision moderne et affûtée des relations amoureuses, amicales et familiales. On la visionne pour retrouver quelques personnages, mais surtout pour revoir notre rapport à l’autre et nous aider à trouver notre place parmi les autres. Le dernier épisode, tout particulièrement, vous arrachera quelques soupirs doux-amers. Sur Netflix. Stéphane Morneau

Et on se désole pour… le décès de Jean Beaudin
C’est un véritable monument du cinéma québécois qui s’est éteint samedi dernier à l’âge de 80 ans. Jean Beaudin laisse derrière lui une filmographie riche et variée, comportant des œuvres incontournables, dont le film Le matou et le téléroman Les filles de Caleb. Les décès d’artistes importants étant toujours de bonnes occasions de (re)découvrir leur travail, on se réjouit que six de ses films soient disponibles gratuitement sur la plateforme onf.ca, dont les classiques J.A. Martin photographe (primé à Cannes en 1977) et Cordélia (1980). Marie-Lise Rousseau

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