Fabienne Larouche: Au-delà des préjugés
Fabienne Larouche n’a pas l’habitude de produire des Å“uvres dont elle n’est pas l’auteure. Jusqu’à l’an dernier, seule la série télé Les Bougon, signée François Avard et Jean-François Mercier, faisait exception à la règle. Puis, est venu un coup de téléphone de Denise Robert à propos de Demande à ceux qui restent, un projet de long métrage de Louis Bélanger (qui optera par la suite pour Route 132). «Je suis une fan finie de Post mortem et de Gaz bar blues, donc la proposition de Denise m’intéressait beaucoup. J’aimais beaucoup le scénario, mais je voulais parler à Louis avant d’accepter, raconte Fabienne Larouche. Je voulais voir si on avait
des atomes crochus, si ça cliquait entre nous.»
Louis Bélanger s’est avéré à la hauteur des attentes de Fabienne Larouche puisqu’un lunch en tête-à-tête plus tard, la productrice donnait le feu vert au réalisateur. «Il n’avait pas d’a priori sur moi, dit-elle en souriant. Et quand je rencontre des gens qui en ont, je le sens. Pendant l’aventure du Piège américain, par exemple, je sentais beaucoup le préjugé de « la fille qui écrit pour la télé ». Je trouve ça dur, des fois. Mais avec Louis, ça n’a pas été le cas. On a eu un vrai échange.»
À quelques jours de la sortie en salle de Route 132, Fabienne Larouche ne regrette pas sa décision. Au contraire. La productrice dit avoir trouvé l’expérience «sereine». Venant d’une fille qui jongle avec l’écriture de trois séries (Trauma, 30 vies, Virginie) et l’animation d’une émission de radio sur les ondes de Rythme FM (en remplacement de Patricia Paquin), il s’agit d’une déclaration plutôt étonnante.
«Quand tu joues les rôles de producteur et d’auteur, tu n’as pas la distance nécessaire pour voir clair parfois, indique-t-elle. Aujourd’hui, je ne suis pas gênée de dire que c’est bon, Route 132, parce que ce n’est pas moi qui l’ai écrit. Je n’ai pas l’impression de faire mon auto-promotion. C’est bien.»