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Un premier aperçu des Oscar pour Yan England

MONTRÉAL – Le cinéaste québécois Yan England a vécu plus concrètement cette semaine son aventure des Oscar, avec un premier dîner à Los Angeles, honorant les nommés à la prestigieuse cérémonie.

En lice pour le meilleur court métrage avec son «Henry», inspiré de son grand-père atteint d’alzheimer en fin de vie et mettant en vedette Gérard Poirier, Yan England dit vouloir profiter de chaque instant.

Le jeune homme est visiblement emballé de se retrouver aux Oscar avec un film produit grâce au concours bénévole de plusieurs de ses artisans.

Il a évoqué en entrevue des rencontres furtives avec des vedettes telles que Steven Spielberg et Ben Affleck, et des discussions sur le métier avec le responsable des effets spéciaux pour «The Avengers» ou l’éditeur de son pour «L’Histoire de Pi».

«La majorité des gens était là. Ils placent les gens aux tables de façon arbitraire. Il y a une magie et une fébrilité. (…) Et puis il y a la prise de photo de la classe de 2013, et on entend appeler les noms Affleck, De Niro, Hunt, Spielberg. C’est une expérience inoubliable», a-t-il exprimé.

Le comédien — vu à la télévision plus jeune dans «Watatatow» et puis dans «Yamaska» ou «Trauma» — avait fait une première incursion derrière la caméra il y a environ cinq ans, avec un court métrage intitulé «Moi».

Celui qui anime aussi à la radio à Montréal dit vouloir réaliser bientôt son premier long métrage, au Québec ou ailleurs.

«Je veux faire du cinéma peu importe où ce sera. Je veux juste avoir la chance de faire un long métrage», a exprimé Yan England.

Ayant d’abord vécu en français au Québec, le jeune homme a fréquenté un cégep anglophone, puis décidé de vivre une expérience d’immersion dans la langue de Shakespeare. Il a tiré au sort entre New York et Los Angeles. C’est la Mecque du cinéma qui l’a emporté.

À Los Angeles pendant cinq ans, il refusera de monter les marches du Kodak Theatre — désormais le Dolby Theatre —, «un peu par superstition».

«Je me disais ‘si un jour’… Si tu les montes, ce sera pour les Oscar! (…)Ce furent cinq superbes années d’expériences d »acting’, d’auditions. Je faisais aussi des allers retours à Montréal. Je travaillais beaucoup à la télévision ici.»

Le soir du 24 février, au théâtre Dolby à Los Angeles, si le destin le fait monter sur la scène, il aura bien sûr une pensée pour son grand-père et également pour tous les artisans du film.

Avec «Henry», il avait le grand désir d’évoquer le parcours de son grand-père, qui a vécu selon le cinéaste «10 vies en une». Né en Angleterre, il travaillera pour les services britanniques d’intelligence en Italie durant la Deuxième Guerre mondiale. Il y trouvera l’amour, deviendra producteur de films avant de tout perdre et de recommencer à zéro à Montréal.

«Malgré l’adversité, il a continué à avancer, a fait valoir le cinéaste. Il avait une mémoire phénoménale et adorait raconter des histoires avec force détails. Il est mort à 96 ans. Alors qu’il avait 92 ans, nous étions assis, ma mère, mon grand-père et moi, et il nous a regardés, la peur dans les yeux, pour nous demander s’il avait été un homme bon.»

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