Le conte de fée de Jeremy Irons
Jeremy Irons interprète Macon Ravenwood dans l’adaptation cinématographique de la série de romans fantastiques Beautiful Creatures, en salle juste à temps pour la Saint-Valentin.
Avec plus de 30 années de cinéma derrière la cravate, Jeremy Irons a à son actif une bonne moyenne de films dont il est fier. «Je suis très heureux d’environ 80 % des projets auxquels j’ai pris part, estime-t-il. Je ne parlerai certainement pas des 20 % restants, parce que je voudrais qu’ils disparaissent de la surface de la Terre. Mais, il doit bien y avoir une raison pour laquelle j’ai accepté ces rôles.»
Reste à voir de quel côté il classera son nouveau film, Beautiful Creatures (Sublimes créatures), dans lequel il joue le patriarche d’une famille du sud des États-Unis dotée de pouvoirs surnaturels, une histoire basée sur une série de romans pour jeunes adultes. Mais nous avons un autre rôle en tête pour Irons : guide pour GPS!
Un taux de succès de 80 %, c’est plutôt fantastique pour un acteur.
J’ai été chanceux, oui. Sans doute parce que je n’ai jamais couru après les chèques de paye. J’ai toujours travaillé à des projets qui m’attiraient. Mais il y a eu un moment où j’ai participé à la reconstruction d’un château médiéval, un projet qui a coûté très cher, et en cours de route, je suis parti faire des films que je n’aurais probablement pas tournés normalement, mais qui m’ont rapporté de l’argent.
Pour l’entretien d’un château?
Pour la reconstruction d’un château, oui. Il était abandonné depuis 1603, donc ça nécessitait beaucoup de travail. Normalement, je travaille à des trucs que j’ai évalués, vous voyez? Et je suis payé plus ou moins, selon le budget du film. Je suppose que c’est pour cela que j’ai une moyenne de 80 %. C’est plus difficile pour les jeunes de nos jours, je crois. Quand j’ai commencé au théâtre, je gagnais 12 livres et 10 shillings par semaine, c’était… Enfin, disons que je ne suis pas devenu comédien pour être riche et célèbre.
Combien de temps nécessite la rénovation d’un château?
Six ans environ. Et il faut une quarantaine de personnes. J’y habite depuis maintenant huit ans.
Vous avez une voix très particulière. Les gens vous demandent-ils souvent d’enregistrer leur message de répondeur?
Des fois, oui! Ça dépend si je les connais bien; je me prête au jeu, parfois. Ce que je n’ai pas encore fait, par contre, c’est enregistrer des indications de chemin pour une voiture. Ça serait sans doute très intéressant, mais je ne suis pas sûr que j’aurais assez de patience. J’aimerais bien donner un peu de personnalité, par contre.
Les auteurs de Beautiful Creatures disent qu’ils se sont inspirés de vous pour créer votre personnage, Macon Ravenwood. Ça vous était déjà arrivé?
Pas que je sache! Enfin, j’ai déjà reçu des scénarios au sujet desquels on m’a dit : «C’est vous que j’avais en tête en écrivant ceci.» Mais je ne les accepte jamais. Les gens écrivent des scénarios en se basant sur ce qu’ils vous ont vu jouer auparavant, et bien sûr, j’aime toujours mieux jouer des rôles qui sont un peu différents de ce que j’ai fait avant.
Qu’aimeriez-vous faire maintenant?
Eh bien, j’ai tous ces films qui vont sortir jusqu’à la fin de février, puis j’espère pouvoir faire une pause, parce que j’ai eu deux années bien remplies et que je veux m’arrêter quelques mois, peut-être pour écrire un peu, pour retrouver mon appétit pour le cinéma. Je crois que c’est important.
Quelle sorte d’écriture?
Oh, je voudrais écrire un livre sur le processus de reconstruction du château.
Le succès d’un méchant
Le personnage de Jeremy Irons dans Die Hard with a Vengeance – Simon Gruber, le frère assoiffé de vengeance de Hans Gruber (Alan Rickman) – était certainement un des meilleurs méchants de la franchise. À l’occasion de la sortie du cinquième opus de la série, A Good Day to Die Hard, en salle le 14 février, nous avons demandé à Irons quels sont les ingrédients nécessaires à un «bon» méchant pour s’opposer au John McClane de Bruce Willis.
«C’est dur à dire, parce que je sais que, quand John McTiernan a tourné le film, il a dit que Simon Gruber était, en fait, un personnage bien plus intéressant que John McClane. Et bien sûr, c’était un problème. Donc, beaucoup de mes parties du film ont été coupées, explique l’acteur. Je ne peux me rappeler exactement quoi maintenant, mais je me souviens de m’être dit qu’environ un tiers avait été coupé.»
«Si vous avez une franchise qui repose sur les épaules de quelqu’un comme Bruce, qui est fantastique, mais dont le personnage fait néanmoins un peu toujours la même chose, et que vous pouvez intégrer des méchants complètement différent, alors le méchant sera souvent bien plus intéressant – mais il ne peut pas l’être trop, en même temps, parce que John McClane doit être le héros. C’est un problème. La franchise appartient à Bruce, maintenant, et je lui suggérerais de se trouver un vrai bon méchant, ce qui aiderait
le film.»
Beautiful Creatures
En salle le 14 février
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Jeremy Irons donne des indications de GPS :
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=vPZ-jw6EwZk]