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Luce: mon fils, mon ange

LUCE Photo: Jon Pack

Après The Last Black Man in San Francisco et Us, le cinéma américain propose avec Luce une autre fable sociale et politique puissante, qui permettra à coup sûr au jeune acteur Kelvin Harrison Jr. de se faire un nom.

Depuis qu’il a été révélé dans l’angoissant film à suspense It Comes at Night, en 2017, Kelvin Harrison Jr. n’a pas chômé. Il a notamment tourné dans pas moins de cinq longs métrages qui doivent prendre l’affiche au courant de l’année. C’est toutefois dans Luce qu’il risque d’attirer tous les regards.

Le comédien américain, qui vient tout juste de célébrer son 25e anniversaire, incarne le rôle-titre du film: un ancien enfant soldat adopté à l’âge de 7 ans par un couple privilégié (Naomi Watts et Tim Roth, vus ensemble dans la nouvelle version de Funny Games) et qui est devenu un adolescent modèle. Jusqu’au jour où une professeure (Octavia Spencer) se questionne sur ses desseins après avoir corrigé un de ses travaux…

«Peu importe qui est au pouvoir, le film aborde des éléments fondamentaux et universels, comme l’adoption, les privilèges et la notion de race.»

Kelvin Harrison Jr., acteur, qui ne croit pas que Luce aurait été si différent s’il avait été écrit sous le règne de Donald Trump plutôt que sous celui de Barack Obama.

«Dès que j’ai commencé à lire le script, je ne pouvais pas m’arrêter, se souvient son interprète en faisant référence au scénario du réalisateur Julius Onah (The Cloverfield Paradox) et de l’auteur J.C. Lee, qui est une adaptation de sa pièce de théâtre de 2013. Pour me préparer, je me suis penché sur le colonialisme, les traumatismes de la guerre et cette façon de construire son identité lorsqu’on change de milieu.»

Pour ses pairs, Luce est un élève charismatique, promis à de grandes choses. Mais faut-il se fier aux apparences? Tant d’ambiguïté et de nuances ressortent de ce personnage complexe. Surtout dans sa façon d’affronter les injustices quotidiennes.

«C’est ce qui explique la tension qui peut exister avec le personnage d’Octavia, note celui qu’on a pu voir dans Assassination Nation et JT LeRoy. Je n’ai jamais vu quelqu’un se démener aussi fort pour prouver son point. Ces deux personnes de couleur pensent de la même façon, mais l’écart d’âge fait toute la différence.»

Construit comme un suspense, le récit traite sans gants blancs de racisme, de tolérance et de préjudice. De la représentation de la population afro-américaine aux États-Unis et de cette façon qu’elle est «mise dans une case», pour reprendre une phrase du personnage d’Octavia Spencer.

 «Il y a toujours des attentes envers les personnes de couleur, rappelle le comédien, qui a grandi à La Nouvelle-Orléans. Mon père me disait d’être dix fois meilleur que la personne devant moi. C’est spécialement vrai dans la communauté noire, où l’on doit constamment s’affranchir de son passé et où la société s’attend à ce qu’on donne sans cesse la meilleure version de soi-même.»

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