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«La fille du cratère»: une marque inestimable

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La fille du cratère, qui porte sur la vie de Yolande Simard Perrault, prend l’affiche aujourd’hui à la Cinémathèque québécoise. Photo: Office national du film du Canada

«Comment se fait-il qu’aucun film n’a été fait sur Yolande Simard Perrault?» se sont demandés les cinéastes Nadine Beaudet et Danic Champoux. Il n’en fallait pas plus pour que les deux documentaristes réalisent La fille du cratère.

Il s’agissait pourtant de la femme de Pierre Perrault, celle qui l’a amené à abandonner le droit pour se consacrer au cinéma. Pendant que sa muse, qui est décédée plus tôt cet été à l’âge de 91 ans, lui faisait découvrir ses terres (Charlevoix, l’Isle-aux-Coudres), lui les immortalisait sur pellicule, créant des classiques indémodables comme Pour la suite du monde.

«Yolande n’était pas juste derrière Pierre ou à côté, mais devant lui, rappelle Nadine Beaudet. Elle était très étonnée qu’on s’intéresse à elle. Je pense qu’elle était toujours habituée que les gens s’intéressent à Pierre.»

Le duo – qui a déjà remporté chacun de leur côté le prix Pierre-et-Yolande-Perrault récompensant un meilleur premier ou deuxième long métrage documentaire – lui a laissé toute la place, la filmant avec amour et bienveillance. Cette femme rêveuse et solaire ne fait souvent qu’une avec la nature. Afin de retranscrire sa façon de voir la beauté, la caméra devient poétique, à l’image de sa correspondance avec les autres et, surtout, avec son époux.

«La première fois qu’on est allés la trouver, elle nous a accueillis avec un livre qui s’appelait Les impacts météoritiques, se souvient la réalisatrice de La maison des Syriens. Elle a dit « Je viens de là, je suis la fille du cratère ». [Il y a 400 millions d’années, une météorite aurait provoquée un cratère entre Baie-Saint-Paul et La Malbaie.] La symbolique est puissante: l’impact de la météorite qui est tombée, l’impact que Yolande a eu sur Pierre, l’impact que Pierre a eu sur le documentaire.»

Nadine Beaudet

«On n’avait pas vraiment mesuré le poids, l’importance d’aller chercher tout ce que Yolande avait à dire. On s’est aperçus en cours de route qu’elle avait beaucoup de choses à transmettre.» – Nadine Beaudet, coréalisatrice de La fille du cratère, un documentaire portant sur Yolande Simard Perrault, l’épouse du cinéaste Pierre Perrault.

 

 

 

Une secousse qui résonne toujours, liant à jamais l’individu au lieu où il se trouve. «Yolande avait cette capacité de prendre conscience de ce qui l’entoure, de s’émerveiller, note celle à qui l’on doit Le chant des étoiles et Le cosaque et la gitane. Je pense que c’est ça qui a contribué à cette immense appartenance qu’elle avait pour son territoire natal. Elle avait une capacité vraiment unique de regarder le monde.»

Un don s’exprimant notamment lors de scènes inédites d’un film de Pierre Perrault, où Yolande discute de la notion de pays. «C’est un pays qui est à l’origine de nous, qui fait sens pour chacun, développe Nadine Beaudet. Il n’est pas tant politique que c’est un pays universel. Il y a plein de gens à travers le monde qui s’immobilisent pour les mêmes raisons. C’est comme si c’était devenu réunificateur.»


À l’affiche le 13 septembre à la Cinémathèque québécoise.

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