«Brotherhood» aux Oscars pour «casser les stéréotypes»
Brotherhood s’en va aux Oscars. Le film de Meryam Joobeur représentera ainsi le Québec et la Tunisie dans la catégorie du meilleur court métrage de fiction lors de la cérémonie du 9 février à Los Angeles. Métro a pu rencontrer la réalisatrice ainsi que la productrice, Maria Gracia Turgeon, quelques instants après l’annonce de l’Académie.
«Beaucoup d’excitation et beaucoup joie!» La nouvelle est tombée ce lundi matin, et c’est avec un (grand) sourire aux lèvres que Maria Gracia Turgeon enchaîne les entrevues.
«La soirée des Oscars est complètement surréelle et survoltée. C’est le plus gros évènement du cinéma et ça reste un rêve de jeunesse pour Meryam et moi-même» raconte la productrice de Brotherhood, qui est attendue sur le tapis rouge de la 92e édition des Oscars aux côtés des plus grands. Elle y présentera un court métrage pour la deuxième année consécutive, un an après avoir fait le déplacement en Californie pour Fauve de Jérémy Comte.
Une visibilité pour les femmes et le monde arabe
Cette nomination aux Oscars offre une immense visibilité à Brotherhood, déjà primé une soixantaine de fois dans des festivals. «Je voulais casser les stéréotypes qui entourent le monde arabe et musulman» confie la cinéaste montréalaise d’origine tunisienne Meryam Joobeur.
Le film parle en effet du retour en Tunisie d’un fils parti un an plus tôt joindre les rangs d’État islamique en Syrie. «C’est un grand problème en Tunisie. Je voulais le traiter de façon humaniste et montrer toute la douleur et la complexité qui l’accompagnent» poursuit la réalisatrice.
Être une femme cinéaste nommée aux Oscars – souvent critiqués pour la sous-représentation féminine dans les catégories mixtes, mais aussi leur manque de diversité – est touchant pour Meryam Joobeur, d’autant plus qu’il s’agit d’une grande première pour une femme tunisienne.
«Il était aussi important pour moi qu’une femme parle d’une histoire d’hommes, celle d’un père et de son fils, depuis sa propre perspective. On a souvent l’impression que les femmes font des films pour les femmes, mais non, nous pouvons parler de tous les sujets et je veux pouvoir casser ça avec Brotherhood» conclut-elle.