«Pompéi»: un film hors des sentiers battus pour Aliocha Schneider
Le comédien québécois Aliocha Schneider marche hors des sentiers battus dans l’énigmatique Pompéi, coproduction entre la France, la Belgique et le Canada.
Campé dans la moiteur estivale du sud de la France, Pompéi, malgré ce que son nom pourrait laisser croire, n’a rien d’un péplum hollywoodien.
Ce drame aux accents contemplatifs cultive plutôt le mystère et la lenteur. C’est justement cette singularité qui a attiré le troisième rejeton de la fratrie Schneider.
«C’est un projet quand même différent qui m’apparaissait assez unique, explique l’acteur de 26 ans. Ça s’est confirmé quand j’ai rencontré les réalisateurs John [Shank] et Anna [Falguères]. C’est un film qui n’est pas ancré dans le temps ni dans un lieu particulier. Le décor rappelle les États-Unis, mais tout le monde parle français. Il y a plusieurs éléments particuliers qui créent un univers propre au film, un univers unique, presque comme un conte.»
Dans une région désertique, Victor (Schneider) et son jeune frère Jimmy (August Wilhem) vivent une existence rude et précaire. Entourés d’une bande d’enfants tout aussi désœuvrés, ils parviennent à subsister en exhumant plus ou moins légalement des artefacts d’un chantier archéologique.
L’harmonie du groupe est toutefois perturbée lorsque la belle Billie (Garance Marillier, magnétique) fait son apparition et tombe dans l’œil de Victor.
«Le plus simple possible»
Dépouillé et introspectif, le premier long métrage du duo Shank-Falguères évoque le cinéma de maîtres comme Robert Bresson (Un condamné à mort s’est échappé) ou Michelangelo Antonioni (L’avventura).
Un cinéma austère diront certains, mais qui est rempli de qualités artistiques selon Aliocha Schneider.
«Ce sont les premiers réalisateurs qui m’ont passionné lorsque j’ai commencé à vraiment devenir cinéphile», explique celui qu’on peut aussi voir en ce moment dans la série Vampires sur Netflix, dans un univers radicalement (le mot est faible) différent.
«Je n’arrive pas à dire ce qui me touche dans leurs films, mais c’est fait de façon tellement lente et insidieuse que je finis par être touché par l’ensemble.»
«C’est un cinéma particulier par la place qu’il laisse aux spectateurs. C’est un rythme surprenant, à contretemps et contemplatif. On se laisse porter par l’image.» Aliocha Schneider, à propos du rythme du film Pompéi
Pompéi, avare de dialogues par moments, exigeait également des acteurs qu’ils se laissent porter par le scénario.
«Il y a des films où l’acteur a plus de responsabilités que d’autres. Ici, j’ai l’impression que c’était beaucoup à travers la façon de raconter l’histoire des réalisateurs que l’émotion passe. Pour nous les acteurs, souvent, la meilleure chose à faire était de ne rien faire, parce que tout se racontait de soi-même. Parfois, il faut savoir faire confiance au réalisateur et être le plus simple possible. C’est un film comme ça.»
En musique
Le jeune homme, qu’on a vu dans Ville-Marie, Le journal d’Aurélie Laflamme ou Tactik, fait aussi carrière en musique.
Le 20 avril dernier, en pleine pandémie, il a lancé un deuxième album solo, Naked, qui poursuit dans la veine folk rock.
«Le centre de ma vie, c’est la musique, dit-il franchement. Combiner la musique et le jeu me permet d’avoir plus d’opportunités. Si d’un côté, les opportunités se font plus rares, j’irai vers l’autre. Je n’ai pas de plan par rapport à ça, je me laisse porter par ce qui arrive.»
«Ça manquerait de jouer au cinéma. Mais pour faire de la musique, je n’ai pas à attendre de projet, je le fais, quoiqu’il arrive.»