7e Ciel: cette semaine, on craque pour «Indistinct Conversations», «Showbiz kids», etc.
Les journalistes de Métro vous présentent leurs sept coups de cœur culturels de la semaine, dont l’album Indistinct Conversations de Land of Talk, le documentaire Showbiz Kids et le film The Farewell.
1- Indistinct Conversations de Land of Talk
La sensibilité d’Indistinct Conversations est sans aucun doute ce qui en fait un excellent album d’indie pop de cette très spéciale année 2020. Avec sa voix délicate et suave, mêlée aux sons à la fois purs et très harmonieux des musiciens Mark «Bucky» Wheaton et Christopher McCarron, Elizabeth Powell nous emmène avec elle dans son intimité. Les chansons sont les échos les unes des autres, un peu comme si le disque était un assemblage disparate de bribes de conversations. Ce dialogue diaphane – à l’image du premier morceau et de son intriguant vidéoclip signé Lara Kramer – évoque la distorsion entre nos émotions, les autres et tout ce qui peut s’entrechoquer dans notre tête parfois. Montréal est une ville riche de ses artistes, et Land of Talk en est un diamant brut! Amélie Revert
2- Showbiz Kids
Qu’ont en commun Mara Wilson, Mila Jovovich, Evan Rachel Wood, le regretté Cameron Boyce et Jada Pinkett Smith? Tous ont commencé leur carrière d’acteurs dans leur pas si tendre enfance. Et tous livrent des confidences éclairantes et des témoignages criant de vérité à propos leur expérience dans ce documentaire extrêmement nuancé réalisé par Alex Winter, lui-même ex-enfant vedette. Pressions de toutes parts, abus physiques et psychologiques, exploitation financière… Ce qu’ont subi un trop grand nombre de ces jeunes étoiles au début de leur carrière fait pâlir davantage celle de Hollywood. Disponible sur HBO et Crave. Marie-Lise Rousseau
3- The Farewell
Billi, une New-Yorkaise d’origine chinoise restée proche de sa grand-mère qui vit toujours à Beijing, voit son quotidien basculer lorsque ses parents lui apprennent que celle-ci est atteinte d’un cancer incurable. Prétextant le mariage d’un cousin, la famille part subitement pour la Chine pour des ultimes retrouvailles : là-bas, on ne dit pas à une personne condamnée par la maladie qu’elle va mourir. Il faut donc faire semblant de ne pas savoir. Un film bouleversant sur le deuil et la famille, mais aussi sur le choc des cultures. Disponible sur Crave. Amélie Revert
4- Uani
Une jeune fille vivant dans une vallée s’aventure seule pour aller à la rencontre du peuple de la montagne avoisinante qui lui est inconnu, mais dont elle a tant entendu parler. Ce récit écrit et mis en images par Violaine Leroy aborde avec beaucoup de finesse les notions de curiosité, d’ouverture à l’autre, d’écoute, de respect et de partage. Le tout repose sur de magnifiques illustrations de paysages enneigés, froids et venteux, dont les teintes pastel s’harmonisent parfaitement à la douceur du propos. Aux éditions La Pastèque. Marie-Lise Rousseau
5- SamSam
Les aventures de SamSam (en film) se méritent un 7/10, selon Anaïs Marchal 8 ans, chroniqueuse aux affaires enfantines de Métro. «L’histoire est correc’, même si la fille [Méga] est bizarre, car elle sait même pas c’est quoi un ami et que SamSam est méchant avec son doudou parce qu’il a trouvé son pouvoir cosmique et qu’il est devenu grand grâce à ça». Bref, une sympathique histoire sur l’amitié, plus forte que les différences. Présentement en salles. Mathias Marchal
6- La ballade de Robert Johnson
Mort à 27 ans seulement, Robert Johnson a pratiquement révolutionné le blues à lui seul en plus d’influencer des générations de guitaristes. Ce mystérieux personnage, dont il n’existe que deux photos, n’a pourtant laissé derrière lui que 29 chansons. Chacune d’entre elles se transforme en un chapitre dans le roman de l’auteur québécois Jonathan Gaudet, qui a choisi de raconter l’histoire de ce musicien légendaire à travers les yeux de ceux qui ont croisé sa route. Une lecture instructive et fort divertissante qui permet de lever le voile sur tout un pan de l’histoire de la musique afro-américaine. Aux éditions Leméac. Benoit Valois-Nadeau
7- Ema
Quel film magnétique! Pablo Larraín raconte avec brio l’histoire d’Ema, cette passionnée de reggaeton qui vient d’abandonner, presque malgré elle, son enfant adoptif. Le couple tumultueux qu’elle forme avec son mari narcissique et abusif ne rentre pas dans les cases de la société chilienne, rendant toute forme de parentalité compliquée. Sur des images sublimées par la musique de Nicolas Jaar, la danseuse marginale évolue au rythme de sa sexualité, de ses manipulations et de son besoin de maternité. Mariana Di Girolamo et Gael García Bernal sont ici stupéfiants. Disponible sur Mubi. Amélie Revert
Et on se désole pour…
Random Acts of Violence
On peut reprocher beaucoup de choses à Random Acts of Violence (Actes de violence en version française), mais au moins ce film d’horreur porte bien son nom. En effet, le deuxième long métrage réalisé par le Canadien Jay Baruchel est une succession de scènes violentes inutiles au service d’une intrigue bancale et prévisible. Inspiré des grands classiques du slasher movie, RAOV ne parvient ni à surprendre, ni à effrayer, ni même à faire rire malgré la présence de Baruchel à l’écran. Un grand coup d’épée (ou de poignard) dans l’eau. Présentement en salles. Benoit Valois-Nadeau