7e ciel: on craque pour «Je suis une femme d’octobre», «Escouade 99» …
Les journalistes de Métro vous présentent leurs sept coups de cœur culturels de la semaine, dont l’exposition Je suis une femme d’octobre, la série Escouade 99 et la pièce That moment-Le pays des cons.
Je suis une femme d’octobre
Parce que la culture sert aussi à s’éduquer, s’informer et s’exprimer, l’Espace Go a pensé cette fantastique exposition à ciel ouvert qui met en lumière le rôle essentiel – souvent passé sous silence – des femmes dans l’évolution de la société québécoise. Le temps d’une promenade dans le Mile End, on prend connaissance, ici et là, de photos et de récits, ainsi qu’une murale de Caroline Monnet, qui nous entraînent vers un nouveau prisme de réflexion sur la Crise d’octobre, mais aussi sur les cinquante dernières années ponctuées de mobilisations. Une dizaine de femmes artistes et chercheuses, dont Émilie Monnet, Emmanuelle Sirois et Ginette Noiseux, ont participé à ce projet salutaire.
Jusqu’au 31 octobre
Amélie Revert
Escouade 99
On était très sceptique face à cette adaptation par Patrick Huard de l’excellente comédie américaine Brooklyn 99. Et pas qu’à cause du débat sur la diversité qu’a soulevé sa distribution. Mais après quelques épisodes, le temps de passer par-dessus cet enjeu (qui n’en demeure pas moins crucial) et l’étrange sensation de voir de nouveaux visages jouer des personnages qu’on aime et qu’on connaît, on s’est laissée prendre au jeu et on a succombé au charme de Max Lemieux, Charles Lépine (hilarant Guy Jodoin) et leurs collègues de Limoilou.
Sur Club Illico
Marie-Lise Rousseau
That moment-Le pays des cons
Détrompez-vous : il n’est pas question ici des complotistes. Cette pièce vibrante, mise en scène par Luce Pelletier, dresse plutôt un portrait sombre, tout en ironie, de la Moldavie. L’ancienne république soviétique y est décrite comme un pays gangrené par la corruption, les abus de pouvoir, le racisme et l’appât du gain. Le récit n’en est, pour autant, pas démoralisant, alors que les rires fusent dans la salle jusqu’au tournant où les cinq comédiens se mettent à danser sur scène sous une musique psychédélique. Comme pour évacuer la douleur.
Au Théâtre Denise-Pelletier… quand la Santé publique le permettra.
Zacharie Goudreault
Ruche de mouches de Larynx
Sous le nom Larynx se cache le projet solo d’Alexandre Larin (qui officie avec Helena Deland et Rust Eden). Le musicien dévoile aujourd’hui son premier album Ruche de Mouches via Bonbonbon Records. Une thérapie psychédélique prescrite sur neuf titres qui allient à merveille des sonorités des années 1970 et le rock francophone. On y alterne douces balades et morceaux plus énergiques, avec des textes sur l’amour et l’amitié en toile de fond. Ça sort du larynx, mais ça vient du cœur.
Martin Nolibé
Amour Colère de Nicolas Michaux
Le deuxième album de l’auteur-compositeur belge est comme nos journées d’automne : lumineux et doux, baigné par des averses de mélancolie. La voix de crooner de Nicolas Michaux nous enveloppe pendant une dizaine de chansons poétiques, quelque part entre variété française et synthpop surannée. On aime regarder, mais surtout écouter, le temps passer avec lui.
Amélie Revert
C’est comme ça que je disparais
La bande dessinée réussit souvent le tour de force d’exprimer des sentiments qui sont difficiles à mettre en mots. C’est particulièrement le cas de cet ouvrage de Mirion Malle, qui traite avec sensibilité et nuances de dépression et de trauma en racontant le parcours de Clara, une jeune femme qui a trop souvent «le goût» de mourir. En plus de subir une pression constante dans son travail d’attachée de presse dans une maison d’édition, elle tente d’avancer un recueil de poésie et d’oublier son ex. Entre la gestion de ses amitiés, un lancement à organiser et ses visites peu concluantes chez une psychologue, elle navigue en eaux troubles. Jusqu’à, enfin, voir poindre la lumière au bout du tunnel.
Aux éditions Pow Pow
Marie-Lise Rousseau
The Ascension de Sufjan Stevens
Plonger dans l’étrange pop électronique de Sufjan Stevens implique de se laisser happer dans un univers illogique, sensible, maussade. Chaque morceau impose son propre rythme, ses propres expérimentations. Hanté par la même folie douce qui enveloppait déjà The Age of Adz 10 ans plus tôt, ce nouvel opus du musicien américain mise sur des mélodies singulières et ultras travaillées pour exprimer la solitude, l’angoisse du futur, la désillusion. Et comme souvent chez lui, le surréalisme flirte avec un désespoir immense.
Céline Gobert
Et on se désole pour:
La culture
Quel coup de massue! François Legault annonçait lundi la fermeture au public des lieux de diffusion culturelle, à la suite du passage en zone rouge. Depuis hier, c’est donc tout le milieu artistique qui est anéanti, tant financièrement que moralement, laissant les Montréalais orphelins de leurs salles de cinéma et de spectacles, de leurs musées, de leurs bibliothèques… Bref, tout ce qui pouvait mettre du baume au cœur. On espère que le gouvernement apportera vite des solutions pour le secteur, voire qu’il changera d’avis!
Amélie Revert