Une murale dédiée à Joyce Echaquan au Musée d’art de Joliette
Le Musée d’art de Joliette (MAJ) a invité Eruoma Awashish à réaliser une murale en hommage à Joyce Echaquan. Mackwisiwin, qui signifie la force, a été réalisée in situ.
«C’est la famille de Joyce [Echaquan] que je représente sur cette murale. J’ai choisi un vert lime vibrant pour le fond, je voulais que ce soit lumineux. Dans la souffrance, on grandit et on s’élève. Il faut se servir d’épreuves comme celles de la mort de Joyce pour s’élever, grandir, évoluer, cheminer et ne plus vivre des choses comme celles-là», explique Eruoma Awashish.
L’artiste atikamekw souhaite inciter au dialogue afin de favoriser une meilleure compréhension des cultures autochtones. Celle qui place la décolonisation du sacré au cœur de sa pratique, souhaite ainsi créer des œuvres qui amènent à réfléchir sur l’identité. «Par son décès, Joyce a semé quelque chose qui va pousser à l’intérieur de nous et que j’appellerais l’éveil. Avec cette murale, je voulais apporter de la lumière, faire ressortir la beauté», ajoute-t-elle.
«En tant qu’institution culturelle, nous devons poser des actions concrètes afin que soit entendue la voix des Premières Nations et que se rétablisse le dialogue entre les cultures», pense Jean-François Bélisle, directeur général et conservateur en chef du MAJ. L’initiative a par ailleurs été rendue possible avec la collaboration du Centre d’amitié autochtone de Lanaudière.
Mackwisiwin sera achevée vendredi 13 novembre. Elle sera visible pendant au moins une année depuis l’intérieur, mais aussi l’extérieur, a annoncé le MAJ.
Eruoma Awashish animera aussi une conférence virtuelle, le 26 novembre à 12h30, à propos de sa démarche artistique. Elle y abordera notamment cette murale à la mémoire de Joyce Echaquan.
À la suite du décès de Joyce Echaquan sous les insultes d’une infirmière, Eruoma Awashish avait cosigné une lettre ouverte au premier ministre François Legault, l’interpelant sur le racisme systémique.