Soutenez

«Le Miroir»: un drame intimiste flirtant avec le film d’enquête

C'est bien Marc Joly-Corcoran.
Marc Joly-Corcoran habite dans Hochelaga-Maisonneuve depuis une quinzaine d’années. Photo: Jason Paré/Métro Média

Jean doit se rendre en Belgique pour récupérer les cendres de sa mère. Elle lui lègue un miroir ancien, mais ce dernier est introuvable et le conjoint de sa mère ne fait rien pour l’aider. Avec le long métrage autofinancé Le Miroir, le cinéaste Marc Joly-Corcoran s’inspire du décès de sa mère en 2010 et propose un drame intimiste flirtant avec le film d’enquête.

Marc Joly-Corcoran donne des cours de cinéma à l’Université de Montréal depuis dix ans. C’est à la suite du suicide de sa mère, habitant à l’époque au Luxembourg avec un conjoint plus jeune, que le réalisateur a l’idée d’écrire le scénario du film, une démarche qu’il perçoit comme une forme de thérapie.

«Michael Haneke, réalisateur de Ruban blanc, disait : “Moi, je n’ai pas besoin de psychothérapie, je fais des films.”», mentionne-t-il, sourire en coin.

Après avoir réalisé des courts métrages, Marc Joly-Corcoran souhaitait faire un long métrage et, même si ce n’était pas nécessairement le premier film qu’il voulait faire, il a décidé de suivre le conseil qu’il donne à ses étudiants.

«Si vous voulez faire un premier film, faites quelque chose d’hyper personnel. Parlez de quelque chose que vous connaissez et que vous voulez creuser.»

Le Miroir parlait au départ du pardon, mais après plusieurs années d’écriture, M. Joly-Corcoran s’est rendu compte que le vrai thème était la libération et l’émancipation. Tout le reste a déboulé par la suite, d’un point de vue esthétique et narratif.

À l’instar du violon dans le film Le Violon rouge de François Girard, le miroir dans le long métrage de Marc Joly-Corcoran permet aux spectateurs d’être témoins de plusieurs époques, les flashbacks étant présentés du point de vue de l’antiquité familiale.

Microbudget

Avec sa copine Sandra Munger, Marc Joly-Corcoran a autoproduit Le Miroir avec un budget minuscule de 50 000$, puisqu’aucune institution publique ne lui a accordé de subvention.

Tous les acteurs ont accepté d’être payés en différé. Entièrement tourné au Québec, bien que la majeure partie du film se passe en Belgique, Marc Joly-Corcoran a porté une attention particulière aux lieux, «parce que je ne voulais pas que ç’a l’air d’un film tourné avec 50 000$.»

Treize jours de tournage ont été nécessaires pour produire ce film, dont la vedette principale est Normand Daneau, que le public a pu voir récemment dans la série Les Mecs avec Alexis Martin et Christian Bégin. «Il est dans le projet depuis le début et il est très content du résultat», affirme le réalisateur.

Normand Daneau raconte que la vision unique et audacieuse de Marc Joly-Corcoran l’a touché dès leur première rencontre.

Un film qu’il qualifie de «bouleversant», à l’instar de Bénédicte Décary qui interprète la mère de Jean lorsque ce dernier est encore un enfant.

Cette dernière se nomme Diane, un choix qui n’est pas anodin, puisque cela fait référence au personnage de la chasseresse dans la mythologie romaine. «Le complexe de Diane en psychologie, ce sont les femmes qui ne sont jamais satisfaites. Qui recherchent toujours chez d’autres hommes, ce qui leur manque.»

Le thème de l’amour prend donc une grande importance dans Le Miroir, un amour dont certains personnages doivent se libérer, car il est parfois contrôlant ou malsain.

«Mais, ce n’est tellement pas moi dans vie ! Je suis avec la même fille depuis 25 ans. Je cherche la stabilité et ça va bien. C’est comme si j’avais besoin de foutre le bordel dans la vie d’autres personnes», dit-il en rigolant.

Sortie en salle

Distribué par Filmoption International, Le Miroir sort en salle le 21 mai dans seulement deux cinémas pour le moment: le Quartier Latin à Montréal et Le Clap à Québec. «On espère qu’il y aura un petit buzz, que les gens seront au rendez-vous et que les critiques soient bonnes.»

Si la réaction est positive, Marc Joly-Corcoran espère que d’autres cinémas présenteront son film dans les prochaines semaines.

Il travaille déjà sur un prochain long métrage, un film de genre qu’il prévoit tourner en anglais. Également documentariste et amateur de science-fiction, il est sur le point de terminer Que le FAN soit avec toi, portant sur des fans québécois de Star Wars.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.