Coeur de pirate, l'ascension d'une Blonde

Pour récapituler le chemin parcouru par Béatri­ce Martin, alias Cœur de pirate, depuis son entrée fracassante dans le paysage musical en 2008, plusieurs s’appuient sur des chiffres : 600 000 albums vendus dans le monde, 596 500 fans sur Facebook, une centaine de concerts des 2 côtés de l’Atlantique, une dizaine de collaborations (Julien Doré, Omnikrom, Simple Plan), 2 prix Félix, 1 prix Victoire… Bien que ces statistiques en disent long sur sa fulgurante ascension, la principale intéressée préfère résumer ses trois dernières années sur Terre en employant une formule beaucoup plus simple.

«Je suis passée de la fille invisible à celle qu’on voit partout», dit-elle.

Cette présence à la télé, à la radio, dans les journaux et sur l’internet devrait s’accentuer au cours des prochaines semaines, car dans quelques jours, la chanteuse lancera Blonde, son deuxième opus.

D’inspiration pop sixties, la plupart des titres du disque pourraient servir de trame sonore à des séries d’époque comme Mad Men et Pan Am. «Mes parents étaient obsédés par Doris Day et Dean Martin. Et quand j’ai découvert la chanson franco, je me suis tournée vers France Gall et Serge Gainsbourg», raconte Béatrice Martin, alias Cœur de pirate.

Coréalisé par Howard Bilerman (Arcade Fire, The Dears) et enregistré à Montréal, Blonde compte sur la participation de plusieurs artistes de renom, dont le Quatuor Molinari, les Petits Chanteurs de Laval (Lève les voiles), Basia Bulat et Sam Roberts (Loin d’ici, à saveur country). Aux dires de la chanteuse, cette nouvelle galette reflète son évolution personnelle et artistique. «Avec le premier album, je ne savais pas trop où je m’en allais, avoue-t-elle. Je me suis rabattue sur mon piano parce que je pensais que c’était la seule façon d’écrire des chansons. Mais là, j’ai envie de montrer que je suis une singer songwriter. Je ne veux plus me cacher derrière mon piano.»

Bien qu’elle renoue avec son instrument fétiche sur quelques titres (Les amours dévouées, Cap diamant, Place de la République, qu’elle décrit comme son Hallelujah), Cœur de pirate propose davantage de titres aux arrangements étoffés.

«J’ai écouté beaucoup de musique en trois ans. J’ai vu pas mal de choses, j’ai vécu pas mal de choses. Maintenant, je sais que j’ai plein de possibilités», dit-elle.

Du côté des paroles, Blonde traite de la fin d’une relation amoureuse. Cœur de pirate s’y révèle tantôt forte («Tu me dis I’m the only one / C’est ça, prends-moi pour une conne», lance-t-elle sur Danse et danse), tantôt vulnérable (Verseau, sans doute inspirée de sa rupture avec le chanteur de Bedouin Soundclash, Jay Malinowski, avec qui elle a lancé un EP en tout début d’année).

«Pour moi, l’écriture, c’est thérapeutique : c’est quelque chose que je fais quand ça va mal», déclare la jeune femme de 22 ans.

De ses dernières liaisons, Cœur de pirate dit avoir beaucoup appris. «Je me suis trop attachée à ces gars, explique-t-elle. Quand ça se terminait, je ne savais plus quoi faire. Je n’avais plus de repères. Je perdais le nord.»

La vedette ne chômera pas au cours des prochains mois. En novembre, elle entamera une série de spectacles qui la mènera notamment à Paris, à Lyon, à Sherbrooke et à Trois-Rivières. Quelques concerts aux États-Unis sont éga­-lement prévus, dont un à New York, où elle vient de participer à une session de photos pour le magazine de tatouage Inked.

«C’est une grosse affaire pour moi, indique-t-elle. Je suis super contente : je commence à m’implanter tranquillement.»

Branchée!
Cœur de pirate n’est pas qu’une simple chanteuse; c’est aussi une force en puissance sur le web.

• 596 541 fans sur Facebook
• 27 512 followers sur Twitter
• 1 blogue (Golden Baby) qui attire des milliers de visiteurs chaque semaine

À propos de sa dépendance aux réseaux sociaux, la chanteuse déclare : «Ça aide à passer le temps et ça permet d’être proche des fans… Je veux leur montrer que je ne suis pas un robot. Je n’ai pas envie qu’on croie que je suis le produit d’une maison de disques. Je ne l’ai jamais été et je ne le serai jamais.»

Blonde
En magasin le 8 novembre
En version digitale le 7 novembre