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«Illusions perdues»: Xavier Dolan dans une classe à part

Xavier Dolan dans le film «Illusions perdues» Photo: Les Films Opale
Martin Gignac/Collaborateur Métro

Film le plus représenté aux Césars avec un record de 15 nominations, Illusions perdues de Xavier Giannoli rappelle que le classique de Balzac n’a pas pris une ride, conférant à Xavier Dolan et à Cécile de France deux performances immenses qui pourraient leur valoir des prix d’interprétation dans un second rôle.

Le long métrage s’ouvre sur une voix familière. Celle de Xavier Dolan, qui narre le parcours de Lucien (Benjamin Voisin, découvert dans Été 85 de François Ozon), un jeune poète naïf et idéaliste qui tente de faire sa place dans le Paris du 19e siècle afin de montrer à sa maîtresse noble (Cécile de France) qu’il est digne d’elle.

Le réalisateur de Mommy se retrouve également à l’écran dans la peau de Nathan, un écrivain énigmatique qui condense trois personnages du roman, étant à la fois le rival et l’allié du héros.

«On n’avait pas des rôles si faciles que ça à faire, admet Cécile de France, rencontrée par vidéoconférence dans le cadre des Rendez-vous du cinéma français d’Unifrance. Xavier joue un personnage assez ambigu, riche et complexe. Ce n’est pas facile d’incarner des personnages qui sont à la fois d’un bord et de l’autre.»

Enjeux actuels

Cécile de France dans «Illusions perdues»

Illustre opus de la Comédie humaine, Illusions perdues résonne dans la façon de parler du monde d’aujourd’hui, du culte de l’argent, des apparences, de l’information spectacle et de la soif de gloire. Le récit évoque notamment le fossé qui sépare trop souvent les riches des pauvres ainsi que l’importance de ne pas mélanger les classes. S’en affranchir a un prix qu’on risque de payer longtemps.

«Les humains de cette histoire sont des victimes: ils sont broyés par leurs conditions sociales, expose celle qui renoue avec le film d’époque après Mademoiselle de Joncquières. Même s’ils osent prendre leur destinée en main, ça les rattrape quand même. Il y a des codes à respecter.»

Ce système de hiérarchie ne prévalait heureusement guère pendant le tournage, où des stars de tout acabit comme Gérard Depardieu, Vincent Lacoste et Jeanne Balibar se côtoyaient.

«On était seulement heureux d’être ensemble. C’était vraiment une très belle expérience», évoque le sourire aux lèvres Cécile de France.

J’étais honorée de pouvoir travailler avec Xavier parce que je l’adore en tant que cinéaste et acteur. J’étais super contente de le rencontrer. On passait des soirées chouettes à discuter et à rigoler ensemble.

Cécile de France, à propos de Xavier Dolan

Pendant que le réalisateur de Juste la fin du monde lui parlait de sa future série télé, La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, sur le montage de laquelle il planche actuellement, la comédienne pouvait se confier sur sa participation à Salade grecque, une série dérivée de L’auberge espagnole, ce long métrage culte qui fête cette année son 20e anniversaire.

«On profitait surtout du moment présent, se remémore la principale intéressée. On était émerveillés d’être dans ces beaux costumes, ces magnifiques décors. Une fois sur le plateau, on était comme des enfants. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut tourner un film comme ça.»

Illusions perdues prend l’affiche ce vendredi. La cérémonie des Césars se déroulera le jour même.

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