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«District 31» : une communauté énormément investie sur les réseaux sociaux

Les acteurs de District 31
Photo: Eric Myre

Geneviève Cardin. Les internautes mordu.e.s de District 31 connaissent bien le nom de la productrice déléguée, médias numériques chez Aetios Productions, au point de parfois lui envoyer des messages privés.

C’est elle qui est responsable, chaque soir, de la gestion des réseaux sociaux pendant la présentation des épisodes de la populaire série policière radio-canadienne, et même au-delà, en cours de soirée et le week-end.

Geneviève Cardin modère aussi les plateformes collectives de Toute la vie, Le bonheur, Doute raisonnable, Sans rendez-vous et autres titres mitonnés par Fabienne Larouche, Michel Trudeau et leurs troupes d’Aetios, en plus de créer les contenus dérivés virtuels (par exemple, le balado District 31: personnes d’intérêt, avec Annie-Soleil Proteau) des différents projets.

Pour peu que vous soyez alerte sur Facebook et Twitter entre 19h et 19h30 du lundi au jeudi, vous avez sûrement déjà vu défiler photos et échantillons de dialogues de District 31 sur tablettes, téléphones et ordinateurs.

«J’ai fait rire de moi à cause de ça, au début, avec 30 vies, se remémore Geneviève Cardin. Un animateur très, très connu avait fait une blague sur moi, en disant que c’était une “méchante job” de recopier des répliques de 30 vies. Ça m’avait choquée. C’est une façon pour moi d’aller au-delà de simplement poser des questions aux fans. C’est important pour moi, que les fans aillent chercher d’autres fans, afin qu’on soit nombreux à regarder l’émission.»

Geneviève Cardin, productrice déléguée, médias numériques chez Aetios Productions
Crédit : Collection personnelle/Aetios Productions

Non au dénigrement

La jeune femme insiste: ce n’est pas une équipe entière qui alimente les conversations sur Facebook, Twitter et parfois Instagram (où les interactions se déploient surtout à travers les pages de fans) et qui instaure une discipline au besoin (lorsque, par exemple, se glissent des tentatives d’hameçonnage ou des propos inappropriés dans les différents échanges). Elle seule accomplit le boulot. Mais elle reçoit indirectement de l’aide d’interlocuteur.trice.s passionné.e.s.

«Je fais mon devoir de surveillance, mais les gens se modèrent entre eux», spécifie Geneviève Cardin, qui a lu et entendu quantité de belles histoires (personnes en processus d’immigration ayant appris le français avec District 31, ou personnes malades ayant été fidèles aux intrigues jusqu’à leur décès) de la part des téléspectateur.trice.s de District 31, mais qui a aussi parfois dû user de sévérité dans ses fonctions.

«À un certain moment, les gens avaient commencé à dénigrer une comédienne de passage dans la série. Ça, pour moi, ça ne passe pas. Vous pouvez haïr un personnage, mais dénigrer nos comédiens ou la production, c’est non. On a aussi eu beaucoup de modération à faire quand on est revenus après la COVID. Les gens étaient coincés chez eux et voyaient que, nous, on tournait. On se faisait dire qu’on ne respectait pas la distanciation. Ça, ç’a été un bout difficile à gérer. Il fallait rétablir les faits et expliquer qu’on respectait les mesures sanitaires, parfois deux fois plus que ce qui était exigé.»

Public assidu

Geneviève Cardin avait travaillé pour Aetios à l’époque d’Un homme mort (2006), qui faisait déjà sensation sur le Web avant même l’avènement de Facebook, puis a plus tard repris le flambeau avec des émissions comme 30 vies et Ruptures.

Mais l’expérience qu’elle vit depuis six ans avec la communauté d’adeptes de District 31 est, évidemment, inégalée, et peut-être inégalable.

Certes, la communicatrice bosse aussi derrière les «perrons d’église» virtuels du Bonheur (où le public est festif) et de Toute la vie (où s’implique également beaucoup l’auteure Danielle Trottier), mais chaque assistance est différente. Geneviève Cardin songe d’ailleurs déjà au défi qui se profile devant elle, de bâtir une nouvelle confrérie pour la fiction médicale avec Suzanne Clément, qui remplacera District 31 à ICI Télé à l’automne.

«J’ai passé mes soupers et mes soirées avec des gens fâchés, heureux ou qui pleuraient, signale-t-elle en riant. C’était une relation particulière, que je n’ai pas vécue dans d’autres projets, avec une petite armée de fans très investis et engagés qui regardaient la série quatre soirs par semaine, pendant 30 semaines, et qui la défendaient bec et ongles.»

Ces gens souvent très émotifs, Geneviève Cardin raconte qu’ils peuvent souvent bavarder à travers leurs écrans jusqu’à 22h ou 23h, bien après la fin des épisodes. La gestionnaire anticipe d’ailleurs tout un brouhaha jeudi et vendredi, les 20 et 21 avril, alors que se conclura définitivement la petite épopée de Luc Dionne. Elle promet en outre de continuer d’assurer un suivi dans les prochaines semaines, question de ne pas abandonner les habitué.e.s en plan et sur leur faim. Le deuil ne sera donc pas trop radical.

«Mais c’est certain que ça va faire un peu bizarre la semaine prochaine, de pouvoir souper à l’heure que je veux ou de pouvoir aller voir un spectacle», rigole Geneviève Cardin.

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