«Brillante»: sur les ruines du monde
Réunissant huit jeunes comédien.ne.s sur scène, la pièce Brillante de Clara Prévost, présentée au Théâtre Denise-Pelletier jusqu’en février, ne laisse pas indifférent, entre autres parce qu’elle fait un tragique écho à l’actualité. On pense bien sûr à la guerre en Ukraine, quoique, faut-il le rappeler, c’est loin d’être le seul conflit armé qui enflamme la planète actuellement.
Sur le terrain de jeu d’une école en ruine, des jeunes tentent de redonner un sens à leur vie et d’oublier la guerre qui fait rage dans leur région. L’arrivée d’un orphelin possédant une poupée chamboule leur microcosme. Brillante, la poupée, est-elle magique et est-elle la reine du monde, comme elle le prétend?
La pièce propose une métaphore efficace des luttes politiques qui animent le monde des adultes. L’autre doit-il être accepté sans condition, même s’il fait partie du camp ennemi responsable de la mort de nos proches? Doit-on souhaiter un monde sans frontières ou doit-on maintenir celles-ci afin de se protéger des menaces extérieures?
Malgré un lieu unique, la pièce nous transporte dans cette zone de guerre par l’image, le son et même l’odorat, puisqu’on sent l’odeur de poussière résultant des bombardements de cette cour d’école en ruine dès notre arrivée dans la salle.
Si la proposition est parfois cacophonique – ce qui n’est pas surprenant puisqu’on fait face à un groupe composé d’enfants et d’adolescent.e.s –, Brillante est une œuvre à la fois drôle, touchante et viscérale.
Les interprètes Thomas Derasp-Verge (Léopold) et Marine Johnson (Adèle) se démarquent du lot, bien que le jeu du reste de la jeune distribution (composée de Laurence Barrette, Alice Moreault, Emmanuel Prud’homme, Marie-Madeleine Sarr, Madani Tall ainsi que, en alternance, Oscar Vaillancourt et Aksel Leblanc) ait également de quoi séduire.
Brillante est présentée à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 4 février.