Notre système de santé au-delà des manchettes
Impossible de le nier, le système de santé a mauvaise presse au Québec. La difficulté d’accéder à des médecins de famille, les trop longs délais d’attente et l’engorgement des urgences sont souvent évoqués dans les médias.
C’est avec le désir de montrer ce qui se passe au-delà des couloirs que Claire Lamarche et son équipe ont tourné Soins intensifs, une série documentaire sur le système de santé québécois. «On voulait aller plus loin que les manchettes, dit la productrice de l’émission, Stéphanie Couillard. Dans un topo de cinq minutes à la télévision, c’est difficile de pousser la réflexion.»
Découpé en 12 épisodes d’une heure (qui seront diffusés à Télé-Québec à compter de janvier), Soins intensifs propose un voyage au cœur de la bête réalisé à partir des témoignages de divers intervenants : une infirmière à l’urgence, un psychologue dans une maison de soins palliatifs, un psychiatre à l’Institut Douglas, etc.
Dans le premier épisode, on suit le Dr Ronald Denis, chef de la traumatologie à l’Hôpital Sacré-Cœur, durant le long week-end de la Fête nationale. Pour les chirurgiens, il s’agit d’une période très occupée en raison des nombreux accidents de la route que le début de l’été entraîne dans son sillage. Ce que l’on peut constater quand débarque Michel Pelchat, un garçon empalé sur une clôture après un accident d’auto. «Mon ami a un poteau dans le corps!» entend-on sur la bande-son de l’appel au 911.
Bien que cette scène rappelle n’importe quel épisode de Grey’s Anatomy (images fortes incluses), le reste de l’heure s’avère beaucoup plus calme… peut-être trop même. En tant que téléspectateur, on aurait voulu davantage de moments aussi intenses et moins de blabla autour d’un café au casse-croûte du coin. Le Dr Ronald Denis demeure toutefois un personnage fort intéressant. Éloquent et visiblement passionné par son métier, il se révèle un tantinet paranoïaque dans l’anecdote que racontent à un moment donné ses deux ados : craignant qu’elles ne se blessent dans un accident d’auto, il les a gardées sur la banquette arrière – dans leurs sièges d’enfant – jusqu’à l’âge de 10 ans!
L’équipe de tournage n’a eu aucun problème à convaincre les patients de se laisser filmer. La tâche s’est toutefois avérée plus compliquée durant les pourparlers avec les institutions qu’elle souhaitait visiter.
«La présence de Claire Lamarche les a rassurées, indique Mme Couillard. Les gens savaient qu’on n’allait pas arriver avec des caméras cachées pour déterrer des scandales.» «Je crois qu’on dresse un bon portrait de notre société à travers le système de santé», dit pour sa part Claire Lamarche.
Soins intensifs
À Télé-Québec
Dès le lundi 9 janvier à 21 h