Furie, film dans un film
Émilie Bergeron - Métro
Revenue de Thetford Mines, l’équipe du film Furie, sixième long-métrage d’Émile Gaudreault, tourne ses dernières scènes à Montréal. Inspiré de la pièce Au champ de Mars de Pierre-Michel Tremblay, le film raconte, entre humour et satire, la rencontre entre un réalisateur défait par la critique et un jeune soldat de retour d’Afghanistan.
Dans la scène qui était tournée hier à la Société des arts technologiques, le réalisateur Marco Valois, interprété par Stéphane Rousseau, dévoile le coffret DVD de ses films d’action à succès Furie 1 et 2 (mettant en vedette Caroline Dhavernas et Yan England) et se fait par la même occasion happer par la critique. Commence alors l’entremêlement des quêtes des différents personnages.
Marco, en proie à un choc, décide de tout arrêter et de prendre une année sabbatique, mais est pris de court par l’inspiration. Décidé à faire un film sur un jeune soldat souffrant de stress post-traumatique, il rencontre Éric, interprété par Mathieu Quesnel, qui est justement dans cette situation. Ce dernier ne s’ouvre toutefois pas facilement, et sa psy, interprétée par Julie Le Breton, n’arrive pas à l’aider, étant elle-même en proie à un choc qui engendre chez elle une perte de compassion. «Tout le monde est déboussolé, tout le monde court après sa queue», résume le comédien Mathieu Quesnel.
Dans un dénouement parfois absurde, mais dans une interprétation sérieuse, les personnages aux quêtes diverses arrivent à s’entraider. «L’humour satirique tient au fait que les comédiens jouent extrêmement sérieusement, explique celui qui joue pour la première fois au cinéma. Si c’est la première fois que Mathieu Quesnel joue devant caméra, ce n’est pas sa première rencontre avec le personnage d’Éric. Le comédien était de la distribution de la pièce qui a inspiré Furie, Au champ de Mars. «C’est le sérieux des personnages qui fait la comédie, parce que leurs quêtes sont un peu ridicules parfois, et leurs réactions deviennent absurdes puisqu’ils veulent tellement parvenir à leurs fins qu’ils sont obligés de se marcher dessus», continue Mathieu Quesnel.
L’auteur de la pièce originale, Pierre-Michel Tremblay, co-scénarisé le film avec le réalisateur Émile Gaudreault. Ce fut l’occasion de retrouvailles pour les deux acolytes, qui se connaissent depuis la formation humoristique le Groupe Sanguin, dans les années 1980. Ils n’avaient toutefois pas travaillé ensemble depuis 20 ans. «On a ajouté des personnages qui sont importants dans l’histoire du film, comme les parents du jeune soldat, son ex-blonde et la conjointe de Marco Valois, pour renforcer le souffle du film et qu’il tienne la route.»
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Dans ce nouveau scénario, Mathieu Quesnel a redécouvert son personnage. Principalement, son personnage fait face à une nouvelle quête, celle de retrouver son ex-copine. Par ailleurs, le tournage aura permis à l’acteur de se faire une idée plus concrète des visions post-traumatiques auxquelles son personnage Éric est confronté. «Il y a des scènes qui ont été assez jouissives à tourner pour moi parce qu’on avait vraiment l’impression d’être en Afghanistan. On a tourné à Thetford Mines, sur le bord des montagnes de détritus des mines d’amiante avec des figurants afghans, et ça m’a aidé à me faire des images concrètes.»
Le film met également en vedette Guylaine Tremblay, Normand D’amour, Charles-Alexandre Dubé, Sonia Vachon, Catherine De Léan et Marie-Ève Milot. Sa sortie en salle est prévue à l’été 2014.
