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Hélène Loiselle est décédée à l’âge de 85 ans

MONTRÉAL – À toi, pour toujours, Hélène Loiselle.

Celle qui a foulé toutes les scènes du Québec après avoir amorcé sa carrière avec les radioromans, les premières séries télévisées et les téléthéâtres, est décédée à l’âge de 85 ans.

Déchirante Marie-Louise dans la création en 1971 d’«À toi, pour toujours, ta Marie-Lou» que Michel Tremblay avait écrite en pensant à elle, Hélène Loiselle avait aussi été, pour les plus âgés, la première Angélina de la télésérie «Le Survenant» dès 1956.

Pour d’autres, elle demeure la mère courage Marie Boudreau, femme du syndicaliste incarné par Jean Lapointe dans le film «Les Ordres», de Michel Brault. Ou Irène Milot, madame Flagosse Berrichon dans le téléroman «Rue des pignons». Pour les plus jeunes encore, Hélène Loiselle sera du téléroman «Sous un ciel variable», dans un rôle récompensé d’un prix Gémeaux en 1995.

Née le 17 mars 1928 à Montréal de parents commerçants, la petite Hélène comprend rapidement — à l’âge de sept ans — que pour survivre à l’ennui du pensionnat, «pour exister vraiment», il faut être sur scène!

À 14 ans, elle prétend en avoir 17 afin de se glisser aux auditions des «Variétés lyriques» de Lionel Daunais. Charlotte Boisjoli l’aide ensuite à préparer une audition pour les cours privés chez François Rozet, qui font office à l’époque d’école de théâtre. De là, elle se joint en 1945 aux Compagnons de Saint-Laurent du «père Legault», où elle s’initie aux classiques de la dramaturgie étrangère.

En 1952, elle s’embarque pour Paris avec son nouvel époux, le comédien Lionel Villeneuve, où les deux jeunes acteurs se frottent pendant deux ans aux maîtres anciens.

Dès son retour chez nous, elle sera de la distribution de la télésérie «Cap-aux-sorciers», puis elle créera le personnage d’Angélina, amoureuse infortunée du «Survenant» Jean Coutu, dans l’adaptation télévisée du roman de Germaine Guèvremont — elle sera ensuite remplacée par Béatrice Picard.

À la scène, pendant plus de 50 ans, Hélène Loiselle jouera tout, du classique au contemporain, de la création de «Bousille et les Justes» de Gratien Gélinas aux premières de Tremblay, jusqu’à Wajdi Mouawad et Larry Tremblay plus récemment.

Pour certains, elle aura fixé dans l’imaginaire la figure de la mère de Marcel, Robertine, dans la version télévisée d’«En pièces détachées», de Tremblay, en 1971, montée au Quat’Sous deux ans plus tôt. Elle était aussi de la création courageuse des «Belles-soeurs» au Rideau-Vert en 1968, dans le rôle de la snob Lisette de Courval.

Et en 1971, Mme Loiselle et son mari Lionel Villeneuve créent à la scène le couple affreusement déchiré d’«À toi, pour toujours, ta Marie-Lou», avec, dans les rôles de leurs filles Carmen et Manon, Luce Guilbault et Rita Lafontaine. Une distribution magistrale, presque mythique…

Ouverte à la création contemporaine mais tout aussi à l’aise dans les classiques, Hélène Loiselle joue tour-à-tour et sans transitions Marcel Dubé et Racine, Réjean Ducharme et Neil Simon, Françoise Loranger et Tchékhov, Mouawad et Tennessee Williams.

En 2000 encore, elle était touchante dans «Les Chaises» de Ionesco, avec Gérard Poirier, dans une mise en scène de Paul Buissonneau.

Peu présente au cinéma, elle a été notamment la femme du maire très corrompu de Montréal dans «Réjeanne Padovani» (1973) de Denys Arcand, et la mère de Sylvie Moreau dans «Post Mortem» (1999) de Louis Bélanger. On l’a aussi vue dans «Mariages» de Catherine Martin (2001), «Mon oncle Antoine» de Claude Jutra (1971), ou le segment de Michel Brault dans «Montréal vu par…» (1991).

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