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Roméo et Juliette, une histoire éternelle

Photo: Philippe Antonello/Relativity Media/AP
Ned Ehrbar - Metro World News

Julian Fellowes, le créateur de Downton Abbey propose une nouvelle adaptation cinématographique du classique de Shakespeare, Romeo & Juliet… et selon lui, le monde avait besoin d’une nouvelle version.

Entre ce qu’il a fait subir aux couples de Downton Abbey et l’adaptation de Romeo & Juliet, on serait en droit de croire que le scénariste Julian Fellowes cultive une obsession pour les amours tragiques et damnées. Et il l’admet volontiers… mais ce n’est pas de sa faute, juré.

«J’ai grandi avec cette idée que l’amour se termine dans la mort, dit-il. Vous vous souvenez de ces chansons – Tell Laura I Love Her, Leader of the Pack, Terry – qui se terminaient toutes avec un mec qui mourait dans un accident de moto ou dans une course de voitures, ou quelque chose du genre. Mon adolescence a baigné là-dedans. J’étais là-dedans bien avant Twilight.»

En dehors l’influence subie par la musique pop, Fellowes affirme qu’il donne sim­ple­ment au public ce qu’il veut vraiment. «Il y a quelque chose dans l’acte de faire le sacrifice ultime pour préserver son amour, un amour complètement pur qui devient la seule chose importante de notre vie, que nous trouvons tous attirante – peut-être parce que c’est un idéal que la plupart d’entre nous n’atteignent jamais», suppose-t-il, évoquant l’attrait durable qu’exerce la tragédie romantique de Shakespeare sur les gens. Il y a toujours un moment dans une histoire d’amour qui va mal où la plupart d’entre nous se disent : « Oh, tant pis », et on abandon­ne. Et ce qu’on aime de Roméo et Juliette, c’est qu’ils ne pensent pas comme ça. Ils vont jusqu’au bout, et à la fin, ils préfèrent mourir que vivre séparés. Ce qui nous rappelle en quelque sorte le souvenir des premiers amours, un sentiment que nous avons tous ressenti un jour.»

Et quand il dit «tous», Fellowes s’inclut dans l’équation. «Ces histoires – et celle de Roméo plus que n’importe quelle autre – nous ramène directement dans cette émotion, constate-t-il. Et je suppose que je réponds à ça autant que n’importe qui d’autre. Aussi étrange que ça puisse paraître en regardant un vieil homme chauve et gras, un jour, j’ai été un amoureux.»

Ce qui ne règle pas la question qui nous brûle les lèvres : avec toutes les adaptations de l’histoire des amants de Vérone déjà existantes, et surtout le classique de 1968 de Franco Zeffirelli et la version plus expérimentale de Baz Luhrmann en 1996, a-t-on vraiment besoin de nouveaux Roméo et Juliette?

«Certaines histoires sont immortelles et vont conti­nuel­­lement être réinventées, déclare Fellowes. Romeo & Juliet a été transformé en comédie musicale moderne dans les ruelles de New York, a été imaginé dans un monde contemporain, ou encore dans un garage souterrain où tout le monde porte l’uniforme nazi… Ce que je veux dire, c’est qu’on y revient toujours. Et je pense que la raison pour laquelle on y revient, c’est que ça nous touche au plus profond de nous-mêmes. C’est pourquoi ça me semblait important de donner à cette génération son propre Romeo & Juliet, sans qu’elle ait constamment à ressortir un vieux VHS enneigé de la version de Zeffirelli.»

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Romeo & Juliet
En salle dès vendredi

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