Soutenez

Détecteurs de Mensonges

Photo: collaboration spéciale

Première production originale d’addikTV, la nouvelle série policière Mensonges joue avec les perceptions. Impressions post-visionnement des deux premiers épisodes.

Dans un univers bleu-gris, entre quatre murs pouvant facilement susciter la claustrophobie, une agente soumet ses suspects à des interrogatoires durant lesquels son sourire rempli de bonté sert de paravent à des méthodes de questionnement infaillibles. À ses côtés, on trouve son collègue, un sympathique personnage qui, par ses répliques souvent décalées, allège l’atmosphère. Mais un jour, l’équilibre de ce duo est perturbé par l’arrivée d’un p’tit nouveau qui reçoit rapidement le surnom du «kid». Le kid est charmant, efficace et solide en matière de détection de mensonges. Il y a également un solide courant qui passe entre lui et l’agente.

Nouvelle série produite par Sophie Deschênes, Mensonges repose sur un noyau d’acteurs de premier ordre qui incarnent le trio susmentionné: Fanny Mallette, Sylvain Marcel et Éric Bruneau. La première saison compte 10 épisodes, et la seconde, dont le tournage est déjà prévu pour le mois d’août, en comportera tout autant.

Pour le réalisateur Sylvain Archambault, ce projet marque un retour au petit écran qu’il avait «délaissé» depuis l’excellente saga dramatique des Lavigueur. «J’en suis très heureux, dit-il. J’adore le style policier.»

En plus d’être policier, le style de Mensonges est aussi, somme toute, minimaliste. Il n’y a pas de plans à vol d’oiseau, pas de scènes d’action explosives, pas d’orgie d’effets spéciaux. «Ce n’est pas l’ADN de cette série-là», précise Archambault. Et c’est aussi ce qui rend l’émission intéressante: les duels d’acteurs, les jeux de regards, les mensonges qu’on détecte. Ou pas. C’est d’ailleurs cette absence d’artifices, selon le metteur en scène, qui «force les gens à vraiment écouter ce qui se passe» et qui leur permet aussi de «jouer à l’enquêteur». On se surprend ainsi à chercher qui dit vrai, qui se défile. Gilles Desjardins, qui a scénarisé ces Mensonges, confie du reste avoir voulu se concentrer «sur les personnages, les émotions». Du coup, Sylvain Archambault, lui, a pu «explorer à outrance le jeu des acteurs».

[pullquote]

Par exemple, le personnage incarné par une Fanny Mallette souvent souriante, compréhensive et douce, se transforme complètement quand on se moque d’elle. «Je n’ai rien contre les menteurs, mais il ne faut pas me prendre pour une conne!» lance-t-elle notamment. On comprend vite que cette maman de deux enfants porte en elle une grande blessure, qu’elle est complexe, torturée, et qu’à la maison, ça va un peu tout croche. Son mari, journaliste sportif, explose de colère au moindre irritant. Sa fille se sauve souvent à l’aéroport, essayant de se rendre au Japon plutôt que d’aller à l’école, car, dixit son père, elle veut «vivre dans le pays des dessins animés».

Dans les deux premiers épisodes, il est question de mafia, de dopage sportif. Autour du trio – ou du quatuor, si on compte le boss incarné par Pierre Verville – gravitent une série de personnages, dont le père de Fanny Mallette, que joue l’imposant Gabriel Arcand. «C’est un acteur qui travaille de l’intérieur. Il est fascinant à regarder», remarque Sylvain Archambault, qui promet d’ailleurs «une grande scène à l’épisode six» entre Arcand et Pierre Curzi. Notons également qu’à chaque épisode, il y a des «apparitions étoiles». La première étoile va à Antoine Bertrand, qui incarne un chasseur des bois. Et si l’émission suit le modèle «un épisode, un crime» ou parfois celui du «deux épisodes, un crime», les personnages principaux, eux, suivent une courbe évolutive, tandis que le spectateur, lui, suivra fort probablement l’histoire avec grand intérêt.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=W5nzieq2nGs?rel=0&w=640&h=360]
Mensonges
Dès jeudi
Sur Club illico

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.