Formidable Stromae

Le Belge Stromae foulait mardi la scène d’un Centre Bell rempli et survolté pour le premier de deux spectacles très attendus.

Il faut l’admettre, le Centre Bell se prêtait bien au grand déploiement du concert de Paul Van Haver, alias Stromae. Après une entrée en matière comme il en a le secret, faite de projections animées sur fond de rouages et d’objets robotiques menaçants en forme de √ (le titre de son second album, on le rappelle), le théâtral Belge est apparu sur scène au son de Ta fête… et des cris stridents des 11 650 spectateurs. Cris qui ont redoublé d’ardeur quand l’artiste a ajouté un: «Montréal te fera aussi ta fête!» à sa chanson, avant d’enchaîner avec l’excellente Bâtard, sautillant partout à la manière d’une majorette alors qu’il scandait ses «Je suis, j’étais et resterai moi!»

Une énergie contagieuse que celle de Stromae, qui a peut-être mis le paquet question projections, jeux de lumières (on avait parfois l’impression d’assister à un dessin animé grandeur nature), décors et dynamisme de la mise en scène, mais en s’assurant que les effets visuels le servent et ne lui fassent pas d’ombre. Mission accomplie, car on ne pouvait tout simplement pas quitter le grand Belge des yeux.

Après deux succès de son premier opus Cheese – Peace or Violence et Te Quiero –, le chanteur a offert avec humour ses «leçons de Stromae» pendant qu’il se préparait à sa fameuse Tous les mêmes (la chanson qu’on l’a vu performer habillé à moitié en homme, à moitié en femme), une autre pièce qui a fait mouche auprès du public. Tout comme la suivante, Ave Cesaria, au rythme de laquelle le filiforme jeune homme y est allé de quelques pas de danse énergiques.

Et des tubes dansants – aux sujets pourtant souvent plutôt graves –, Stromae en a plus d’un dans sa manche. Hier soir, il nous les a tous servis: la mélancolique Formidable (durant laquelle l’artiste a repris sur scène le rôle d’ivrogne de sa mise en scène dans les rues de Bruxelles); Carmen, délicieux hommage à Bizet, et Humain à l’eau, avec une série de doubles projetés à ses côtés… sans oublier, en guise de dessert, la pièce célébrissime qui a fait sa renommée, Alors on danse. Ravis, les spectateurs n’ont d’ailleurs pas hésité à se lever de leurs sièges et à suivre la suggestion du titre…

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Et même si l’énergie était dans le tapis depuis la toute première minute (et que Stromae a avoué, après près d’une heure et demie sur scène, être «légèrement essoufflé»…), il n’y avait eu aucune baisse de régime au moment de mettre sous presse, quand il a offert Papaoutai en rappel à un public conquis. Un show mené avec maestria – ou devrait-on dire «striamae»?