LLA @ Garage Gilberto
- Mardi 21 octobre
LLA @ Garage Gilberto
Il s’en est passé, des choses, depuis la sortie de Gullywood, premier album du trio formé de Loud, Lary et Ajust. Ça ne fait que deux ans mais, pour l’industrie de la musique, c’est une éternité… surtout pour un groupe de rap en 2014. C’est que le rap est et restera toujours de la «musique de jeunes». Ça ne veut pas dire que mon grand-père ne peut apprécier Candlewood Suites ou XOXO, mais l’énergie que le rap dégage a quelque chose de juvénile qui le liera toujours à la jeunesse. Une fougue et un je-m’en-foutisme qui le caractérisent depuis sa naissance dans les rues américaines. Pas pour rien qu’il est difficile de rester pertinent pendant plusieurs années pour quiconque se lance dans le rap. L’ère moderne de consommation n’aide pas non plus. Les jeunes vont adorer, puis tranquillement passer à autre chose. Pas facile de rester au sommet de la pyramide dans un monde où être cool est le nerf de la guerre.
À l’aube de la sortie de leur prochain album, les membres de LLA nous arrivent plus matures et aigris. Peut-être parce qu’ils ont vu les jeunes Dead Obies suivre leurs traces et obtenir du succès avec Montréal $ud, leur hargne de vieux routards du rap transcende leur deuxième disque, Blue Volvo. Dès la première écoute (j’y ai eu droit une seule fois en voiture entre Montréal et Sutton), on sent que les gars veulent montrer que Gullywood n’était pas qu’un coup de chance et qu’ils méritent leur place parmi les grands noms du rap québécois. Des hymnes accrocheurs propices à la fête côtoient des textes plus sombres et introspectifs, ce qui marque une nouvelle époque pour LLA.
Alors que Dead Obies a signé un contrat de disques avec Bonsound, LLA a choisi Audiogram. L’étiquette de Daniel Bélanger et d’Ariane Moffat a décidé d’essayer de faire quelques sous avec le rap quèb. Pour les gars, les avantages de signer avec une maison de disques sont évidents : l’accès aux subventions et l’avancement de fonds peuvent permettre à un artiste de se consacrer entièrement à sa passion et de ne pas brûler la chandelle par les deux bouts en travaillant comme barman à La Rockette. C’est probablement ce qui a permis aux petits gars d’Ahuntsic d’accoucher d’un produit aussi mûr et travaillé. Par contre, l’envers de la médaille est bel et bien réel. En avançant des fonds, la maison de disques endette le groupe, qui se voit dans l’obligation de rembourser par la suite. Vous voyez le tableau? Si les ventes de disques ne sont pas au niveau attendu, la relation peut devenir rapidement complexe. La nouvelle réalité de l’industrie musicale, faut croire.
Quoi qu’il en soit, LLA s’est forgé un bon bassin de fans, et ce n’est pas avec Blue Volvo que la cadence va ralentir. Un gros «merde» et, croyez-moi, cet album a tout pour devenir un classique du genre.
Lancement de Blue Volvo
158, rue Marie-Anne Est
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