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Le Petit Prince: Apprivoiser le mythe

Photo: Les Films Séville
Marilyne Letertre - Metronews France

Mark Osborne, réalisateur du Petit Prince, revient sur ce projet ambitieux et magique.

Adapter l’inadaptable
«Quand on m’a proposé ce projet la première fois, j’ai refusé, car il me semblait impossible d’adapter un livre aussi iconique. Il y a autant d’interprétations que de lecteurs, ce qui complique la tâche. Et puis, j’ai réfléchi : il ne fallait pas faire une adaptation classique, mais raconter justement le sentiment que l’on peut avoir à la lecture. C’est comme ça qu’est née l’histoire de la petite fille qui se dessine en parallèle de celle du Petit Prince : totalement nouvelle, elle m’offre l’espace de liberté qui me permet de garder intact le roman et de protéger les émotions qu’il suscite. Tous les artisans qui ont travaillé sur ce film ont d’ailleurs suivi au pied de la lettre les mots de l’aviateur dans le livre : “Je ne veux pas que mon histoire soit prise à la légère.”»

Retomber en enfance
«Pour moi, tout tient dans une phrase du roman : “L’essentiel est invisible pour les yeux.” J’ai tout organisé autour de cette idée. Et autour de l’idée qu’il ne faut pas oublier son enfance, et la liberté et l’innocence qui l’accompagnent. C’est ce que vit l’aviateur dans l’histoire originale, ce que j’ai vécu en découvrant le roman et ce qu’expérimente la petite fille dans le film. C’est grâce au Petit Prince qu’elle aura enfin l’enfance qu’elle n’a jamais eue.»

«L’histoire de la petite fille qui se dessine en parallèle de celle du Petit Prince m’offre l’espace de liberté qui me permet de garder intact le roman et de protéger les émotions qu’il suscite.» -Mark Osborne, qui souhaitait, en adaptant Le Petit Prince, «ne pas faire une adaptation classique, mais raconter justement le sentiment que l’on peut avoir à la lecture».

S’adresser à tout le monde
«Au départ, les gens croyaient que Le Petit Prince était un livre pour enfants. Mais dès qu’un adulte le lit, il réalise qu’il lui parle tout autant, sans doute même davantage, qu’à un enfant. C’est exactement ce que je voulais pour le film : que les parents constatent en accompagnant leurs enfants que ce long métrage leur est aussi adressé. Il y a de nombreux niveaux de lecture. Un enfant ne saisira pas toutes les problématiques, mais trouvera de quoi s’amuser et rêver. J’ai voulu le film divertissant, mais aussi très fidèle au livre.»

Varier les techniques
«L’animation n’est pas un genre, mais une technique. Et, à ce titre, pourquoi ne pas adapter l’image aux différents personnages et parties de l’histoire? Comme je voulais un contraste marqué entre la réalité et l’imagination, j’ai joué le full numérique pour le monde de la fillette et le stop motion avec des personnages et des décors en papier pour celui du Petit Prince. Le stop motion, pour moi, c’est le retour à l’enfance, le lien avec la façon dont mon imagination fonctionnait à l’époque, et la capacité que j’avais à créer des univers avec un crayon et du papier.»

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