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Amour et harmonie avec Les soeurs Boulay

Photo: Chantal Levesque/Métro

«Mon Dieu! J’me demandais si vous alliez encore nous aimer!» a lancé Mélanie Boulay, un trémolo dans la voix et un sourire aux lèvres, à la foule qui remplissait le Cabaret La Tulipe jeudi soir pour la première montréalaise de 4488 de l’Amour. Pourtant, il n’y avait aucun doute quant à l’amour des spectateurs, à les entendre chanter en chœur les deux premières chansons du concert, autant Les couteaux à beurre, tirée du second album, que Cul-de-sac, un des succès du premier opus des sœurs Boulay, Le poids des confettis, pendant qu’elles tapaient du pied sur la scène sous les maisonnettes éclairées d’une ampoule suspendues au-dessus de leur tête.

«C’est vraiment fou que vous soyez aussi nombreux, que vous connaissiez autant les paroles alors qu’on dirait que ça fait comme un jour qu’il est sorti!» a d’ailleurs souligné la blonde Stéphanie, avant de soutenir, espiègle, qu’on les avait prévenues qu’un deuxième album est souvent «moins beau, plus tough» que le premier, «comme un deuxième enfant, finalement!» «Mais le deuxième enfant, même s’il est plus tough, il est plus achevé», a rétorqué sa cadette.

Elles ont eu beau rigoler des inévitables rivalités fraternelles et se taquiner en dévoilant les travers de chacune au public, l’harmonie entre les sœurs Boulay était palpable, autant dans la voix que les regards complices qu’elles se lançaient. Et l’authenticité des deux adorables musiciennes, qui mettent leur cœur à nu dans leurs chansons et racontent des histoires d’amour où elles n’ont pas toujours le rôle le plus glorieux («Il y a souvent des parents qui emmènent leurs enfants à nos spectacles, ils se disent sûrement « Ah, les sœurs Boulay, ça doit être un bon exemple… » Sorry!», a d’ailleurs rigolé Stéphanie avant d’entamer Sonne-décrisse), mais dans lesquelles se reconnaissaient visiblement toutes les voix qui chantaient à l’unisson avec elles leur célèbre Mappemonde. Au chapitre des confidences, les filles ont aussi raconté être parties en voyage chacune de leur côté, l’une en Inde et l’autre au Mexique, pour cesser d’être «la moitié» de l’autre… Et être tombée chacune amoureuse de son prof de plongée respectif.

Après une émouvante et dépouillée Prière, les frangines se sont offert une reprise de Pour que tu m’aimes encore, popularisée par Céline Dion: «Parce que la première qui l’a chantée l’avait vraiment ratée, on s’est dit que ça lui donnerait une chance de se faire connaître», ont-elles ironisé. N’empêche que les harmonies de leur voix et le simple accompagnement guitare/ukulélé ont jeté une toute nouvelle lumière sur la pièce…

Un autre moment sympathique a été la festive et rassembleuse T’es ben mieux de les ouvrir tes yeux, où les filles ont fait monter sur scène un spectateur pour le faire jouer un solo de pipeau.

Avant un rappel fait de leurs deux chansons plus engagées (De la noirceur nait la beauté et la puissante Langue de bois), les sœurs Boulay avaient terminé le spectacle en faisant chanter tout le monde, en nous envoyant coup sur coup Des shooters de fort sur ton bras et Fais-moi un show de boucane.

Difficile de retourner au froid après une soirée passée dans cette petite bulle de chaleur.

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