Les femmes du monde s’unissent aux Nuits d’Afrique
Jusqu’au 23 juillet, Montréal vibre au rythme du Festival international Nuits d’Afrique (FINA), dont la 37e édition a été lancée mardi avec le duo franco-arménien JINJ. Parce que contrairement à ce que son nom peut laisser croire aux néophytes, le festival ne présente pas que des artistes d’origine africaine. Ouverte sur le monde, sa programmation mise sur les musiques afrodescendantes de partout, mais aussi la musique latine.
C’est ainsi que dans la série de six spectacles Femmes du monde, on retrouve entre autres Noé Lira (18 juillet), une Québécoise d’origine mexicaine qui a été nommée parmi les Révélations Radio-Canada 2021-2022, ou encore la Brésilienne Thaynara Perí (20 juillet), qui faisait partie des artistes du tremplin musical les Sily d’Or plus tôt cette année.
La place aux femmes
«Il y avait déjà eu des soirées Rythme au féminin au Balattou, explique à Métro la programmatrice du FINA, Sépopo Galley. Je me suis dit: pourquoi ne pas refaire quelque chose autour des femmes? Parce que c’est vrai que les femmes ne sont pas toujours mises de l’avant. J’avais envie de les faire ressortir.»
La série met également en valeur Senaya (19 juillet), qui fait partie du label de Nuits d’Afrique et qui mélange dans sa musique des influences de la Guadeloupe et du Sénégal, ainsi que la grande Valérie Ékoumé (22 juillet), artiste internationale d’origine camerounaise.
Kandy Guira (23 juillet), que le festival avait reçue il y a quelques années pour Le bal de l’Afrique enchantée, de même que Chipo Nyambiya (21 juillet), que les Nuits d’Afrique ont découverte dans leur Cabaret acoustique au Balattou, complètent cette série.
C’est sans compter d’autres femmes qui font partie des têtes d’affiche du FINA cette année, dont Angélique Kidjo, Sona Jobarteh et Yemi Alade. «Il n’y a pas une parité, mais on essaie d’y tendre», commente Sépopo Galley.
Faire connaître la relève
Le mandat des Nuits d’Afrique est de faire rayonner la musique de partout dans le monde tout en développant la scène locale. Cette scène locale, l’organisation y est connectée à longueur d’année grâce aux Sily d’Or, où 36 groupes tentent leur chance annuellement, et au Cabaret acoustique, deux initiatives au bar Balattou qui permettent de découvrir de nouveaux talents.
«Pendant le festival, on leur donne autant de visibilité que les grands noms internationaux. Ils sont aussi importants pour nous», soulève Suzanne Rousseau, la directrice générale de Nuits d’Afrique. «Je trouve que notre scène locale arrive de plus en plus à un niveau exportable», ajoute celle qui la fréquente depuis près de 40 ans.
Depuis l’an dernier, le volet extérieur du festival a doublé, offrant encore plus de visibilité aux artistes. Avec les travaux enfin terminés à l’esplanade Tranquille, le FINA peut désormais se déployer sur deux scènes dans le Quartier des spectacles, en plus de sa programmation en salle.
Ça, ça veut dire deux fois plus de spectacles extérieurs, dont ceux de la série Femmes du monde, qui se tiennent tous sur la scène Loto-Québec.
«On a aussi tous les à-côtés du festival que les gens aiment beaucoup: les ateliers de danse, les ateliers d’instruments, le marché, les restaurants, les activités pour enfants… Maintenant, on peut s’étendre. Le marché est beaucoup plus aéré, il a plus de décor et de visibilité. Il a toujours été prisé, mais là, on dirait qu’il a pris une valeur ajoutée», conclut Suzanne Rousseau.