Le meilleur et le pire jeu de chacun des super-héros
Si un film sur deux qui sort au cinéma ces jours-ci est un film de super-héros (oui oui, faites le calcul), les jeux vidéo de justiciers masqués se font un peu plus rares.
À une certaine époque, ils étaient aussi communs qu’un psychopathe à Gotham, mais la qualité était souvent douteuse, ce qui a fini par repousser les joueurs. Aujourd’hui, les jeux de super-héros sont souvent soit un grand événement, soit un désastre.
Alors, si vous avez envie d’aventures superhéroïques, mais que vous ne savez pas par où commencer, on vous présente le meilleur de chaque héros… et le pire.
Superman
Le pire : Superman (Nintendo 64)
Je vais commencer par le pire tout de suite, parce que vous avez cliqué sur cet article en vous attendant à voir ce titre de toute façon.
Oui, Superman 64 (techniquement, c’est juste Superman, mais c’est comme ça que l’Internet désigne ce titre infâme) est un mauvais jeu. Mais on sous-estime souvent à quel point.
Depuis 2017, le titre détient le record Guiness du pire jeu de tous les temps, avec une cote 22,9 %. Bon, soyons honnêtes, c’est un peu exagéré (à mon avis, Big Rigs: Over The Road Racing est bien pire encore); une partie de cette réputation vient de YouTube, qui a fait de Superman 64 une icône du jeu bâclé.
Mais entre des contrôles épouvantables, des niveaux peu variés, des graphismes repoussants et une histoire à dormir debout, il n’en demeure pas moins que vous feriez mieux de vous tenir loin de ce titre, à moins d’avoir une chaîne YouTube à alimenter.
Le meilleur : Superman: Shadow of Apokolips (Gamecube)
Malheureusement pour l’Homme de fer, même son sommet vidéoludique n’est pas très haut. Il aura suffi à la version Gamecube de Shadow of Apokolips d’une moyenne de 66 % (la version PS2 s’est contentée de 64 %) pour devenir le meilleur jeu Superman de tous les temps.
Sorti en 2002, on a salué à l’époque les graphismes en cel-shading qui donnaient une allure de dessin animé au titre, ainsi que l’utilisation judicieuse de l’arsenal impressionnant de super-pouvoirs de Kal-El.
Par contre, des missions répétitives et des contrôles capricieux ont tiré le héros vers le bas. Mais en même temps, quand un super-héros est suffisamment puissant pour détruire des planètes en éternuant, c’est difficile de lui trouver des défis qui ne finissent pas par être répétitifs.
Reste que 20 ans plus tard, on est prêt pour un jeu qui fera enfin honneur au super-héros ultime.
X-Men
Le pire : The Uncanny X-Men (NES)
Les fans du Angry Video Game Nerd n’auront besoin que de voir le logo de LJN sur la boîte de ce titre de NES pour savoir qu’ils doivent s’attendre au pire.
Mais c’est encore pire que vous pensez.
Déjà, les graphismes, qui adoptaient une vue d’en-haut, ne payaient pas de mine.
Mais le vrai crime de ce titre de 1989, c’est l’utilisation de vos super-pouvoirs vous coûtent de la vie. Oui, vous avez bien lu : Wolverine, ce héros au pouvoir de régénération tellement puissant qu’il peut survivre à une attaque nucléaire, peut mourir en utilisant ses griffes.
Un jeu de super-héros qui oublie de nous faire sentir comme un super-héros, c’est un crime que même Charles Xavier ne pourrait pardonner (et il pardonne toujours à Magneto d’essayer de commettre des génocides quand il n’y a rien de bon à la télé).
Le meilleur : X-Men Legends II: Rise of Apocalypse (Xbox)
À l’opposé, on a un titre qui a très bien compris l’attrait de la série X-Men. Les fans de la série aiment la large sélection de personnages incluse dans Rise of Apocalypse ainsi que leurs relations interpersonnelles complexes.
Dans cette suite, les X-Men doivent faire alliance avec la Confrérie de Magneto pour faire face à Apocalypse et ses cavaliers. Vous voulez créer une équipe comprenant Toad, Cyclops, Deadpool et Magneto? Pas de problème.
En plus, les dialogues peuvent changer dépendamment des équipes que vous créez. Ainsi, Wolverine n’agira pas de la même façon avec Jean Grey qu’avec Toad, ce qui doit bien soulager ce dernier.
Spider-Man
Le pire : Spider-Man: The Sinister Six (PC)
Peter Parker est connu pour sa malchance légendaire, mais difficile de faire pire que ce jeu PC de 1996.
Disons que vous êtes un petit studio sans beaucoup d’expérience, mais que vous venez d’obtenir l’une des franchises les plus populaires au monde parce qu’on est en 1996 et que les finances de Marvel vont mal.
Quel type de jeu vous faites? La logique dicterait d’y aller avec un beat ’em-up ou un jeu de plateforme, des genres relativement simples et peu coûteux à produire.
Ou vous pourriez faire comme Brooklyn Multimedia et produire un Point and click abominable avec des visuels dignes de mes pires efforts sur Paint.
L’histoire ne tient pas debout, les dialogues sont risibles, et surtout, la prise en main est tout sauf excitante, un péché mortel pour un jeu vidéo.
Les développeurs ont fermé leurs portes la même année.
Le meilleur : Marvel’s Spider-Man: Miles Morales (PS5)
J’ai hésité entre Spider-Man, sorti en 2018, et cette demie-suite sortie en 2020. Mais j’ai penché pour Miles Morales pour quelques raisons.
Tout d’abord, Miles Morales est la version améliorée de Spider-Man. On y reprend largement la même prise en main, déjà exceptionnelle, mais on ajoute de nouveaux pouvoirs, de nouveaux éléments de gameplay, et surtout, on a coupé le gras; exit les trop nombreuses sections où on joue des personnages sans pouvoirs qui doivent se faufiler subtilement. On laisse toute la place à l’action.
De plus, le fait que Miles est moins connu que Peter Parker a permis aux auteurs de vraiment se laisser aller. On nous présente une histoire vraiment personnelle, avec des villains moins connus, mais peut-être encore plus percutants.
Finalement, Miles Morales a un costume avec un chat dans un sac à dos, contrairement à Peter qui n’en a pas. Échec et mat.
Les Tortues Ninja
Le pire : Teenage Mutant Ninja Turtles Training Lair (Xbox 360)
Training Lair était avant tout une publicité de Pizza Hut déguisée en jeu vidéo.
Dans ce jeu exclusif à la Kinect (on s’ennuie pas de cette époque, hein?), vous devez frapper des objets qui volent avec les armes des tortues. Bref, c’est Fruit Ninja, mais dans un égoût.
Et bien sûr, des boîtes de Pizza Hut traînent partout autour de vous.
Heureusement, le titre était gratuit, ce qui fait quand même beaucoup moins mal.
Le meilleur : Teenage Mutant Ninja Turtles: Turtles in Time (Arcade)
Difficile de faire mieux que ce classique, possiblement l’un des meilleurs beat ’em-up de tous les temps.
Dans ce classique des classiques, vous incarnez l’une des tortues (jusqu’à deux joueurs sur SNES, quatre à l’arcade) et vous poursuivez Shredder et sa vile armée à travers les époques.
Des graphismes immortels, une trame sonore inoubliable et des contrôles précis et satisfaisants, Turtles in Time est encore un hit si vous cherchez de quoi occuper une soirée avec des amis et quelques pointes de pizza.
Big Apple, 3 A.M.!
Batman
Le pire : Batman: Dark Tomorrow (Xbox)
Le Chevalier noir est le héros qui a eu le droit au plus grand nombre d’adaptations vidéoludiques, et dans la quantité de jeux (plus d’une cinquantaine!), il y a vraiment le meilleur et le pire.
Et le pire est vraiment très pire.
Avec une note moyenne de 25 %, la version Xbox de Dark Tomorrow fait à peine mieux que Superman 64.
Qu’est-ce qui ne fonctionne pas? Ça serait plus facile de demander ce qui fonctionne.
L’histoire de ce jeu, c’est que le développeur Kemco avait comme objectif de créer un jeu open world ambitieux à la Arkham City, mais ils n’avaient pas les moyens de leurs ambitions, surtout pas dans un monde où GTA 3 venait tout juste de sortir.
Ils ont donc pivoté à mi-chemin, transformant leur open world chambranlant en un jeu plus classique… sans vraiment revoir le design.
Ainsi, si vous ne devinez pas où aller, vous passerez votre temps à tomber dans le vide.
Les contrôles mal conçus et la caméra toujours mal placée donne vite l’impression que Bruce Wayne s’est finalement pris un coup de trop à la tête.
Un jeu à éviter, même pour les plus grands Bat-fans.
Le meilleur : Batman: Arkham City (PS3)
J’ai longuement hésité entre Arkham Asylum et Arkham City.
Asylum a deux avantages : d’une part, il a pris le monde par surprise, réécrivant à jamais les règles pour les jeux de super-héros. Il y a définitivement un avant et un après Arkham Asylum. Avec la sortie de ce titre, Rocksteady a envoyé un message clair à l’industrie : les adaptations de super-héros créés à la va-vite ne suffiraient plus; on attendait maintenant de la qualité.
Asylum tirait également partie de son environnement plus restreint, faisant de l’hôpital psychiatrique un lieu étouffant avec des menaces à chaque détour.
Mais City a poussé le concept plus loin : en campant le jeu dans une ville ouverte, on a tout à coup l’impression de vraiment incarner Batman, surgissant de l’ombre dans des ruelles où les criminels se croient à l’abri. Ce que City perd en contrôle en ouvrant le jeu, il le regagne en liberté et en immersion.
Avec une note de 96 % sur Metacritic, le titre est toujours considéré comme non seulement le meilleur jeu de Batman, mais l’un des meilleurs jeux de tous les temps.
On attend Suicide Squad de Rocksteady avec impatience!
Un texte de Pier-Luc Ouellet de Jeux.ca