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Soigner la dépression autrement

La dépression est une maladie invalidante qui touche un Canadien sur cinq. À l’âge de 22 ans, j’ai lutté contre le monstre de la dépression pour la majorité de ma jeune vie. J’ai également dû composer avec un système qui m’a empêchée jusqu’à maintenant d’avoir accès à un médicament qui pourrait m’aider.

Pour ceux qui ne savent pas comment ça fonctionne, notre système dépend de la recommandation de médicaments pour l’inscription sur les listes de médicaments des régimes provinciaux; ce qui contraint les milliers de Canadiens qui n’adhèrent pas à un régime privé d’assurance-médicaments à ne recevoir que des ordonnances pour les plus anciens médicaments contre la dépression, médicaments qui ne fonctionnent souvent pas…

En tous les cas, ils n’ont pas fonctionné pour moi. Comme les médicaments n’étaient pas efficaces, j’ai commencé à me mutiler et j’ai tenté de mettre fin à mes jours. J’étais sur des montagnes russes physiques et émotionnelles tout au long de mon adolescence. On m’offrait parfois des doses plus élevées pour traiter mon anxiété, mais j’étais beaucoup plus irritable et en colère. J’étais incapable de fonctionner.

C’était une situation sans issue. J’ai quitté la maison pendant un moment; je vivais dans des refuges et n’avais certainement pas les moyens de payer mes médicaments. À ce moment-là, je devais souvent choisir entre acheter de la nourriture ou payer mes médicaments d’ordonnance. Les montagnes russes se sont poursuivies, avec mon psychiatre qui me recommandait d’abord un médicament, puis un autre, modifiant la dose chaque fois.

Fatiguée, j’ai décidé, il y a près d’un an, d’arrêter complètement de prendre des médicaments. Résultat, j’ai rechuté. Non seulement je souffrais de dépression majeure et d’anxiété, mais j’avais aussi développé un trouble du comportement alimentaire. Mon anxiété a atteint son sommet et je pleurais chaque soir parce que je n’étais tout simplement plus moi-même.

Ma décision de cesser de prendre des médicaments peut sembler radicale, mais si vous étiez dans ma peau, après avoir essayé tout ce qui est offert sur le marché et que rien ne fonctionne, vous comprendriez. Si les médicaments novateurs les plus récents avaient été couverts, mon histoire aurait été complètement différente.

Jusqu’à ce que la coalition nationale Canadians for Equitable Access to Depression Medications (CEADM) m’en informe, j’ignorais qu’il existait des médicaments qui pouvaient m’aider, mais qui ne m’étaient pas accessibles, et que mes médecins ne les suggéraient pas sachant que je ne pouvais pas y avoir accès de toute façon. Je veux que les gens soient conscients de ce problème. Il est important que tous les Canadiens, peu importe leur revenu, aient accès à un médicament qui améliorera leur qualité de vie. C’est pour cette raison que j’ai accepté le rôle de porte-parole pour la CEADM.

Pour l’instant, j’attends encore. J’essaie de faire face au quotidien en faisant ce que j’aime (du ballet, de la lecture, de l’exercice) et en pratiquant des techniques de respiration profonde…

Brianne Moore, porte-parole de la CEADM

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