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Le Plan «Nature et sport» de la Ville de Montréal: des objectifs louables mais trop peu d’engagements pour l’est de l’île

Photo: Archives
Collectif en environnement Mercier-Est - Collaboration spéciale

Le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) souscrit fortement aux objectifs généraux du Plan Nature et sport de la Ville de Montréal. Cependant, tant le diagnostic, que les orientations échouent clairement à identifier le déficit massif en espaces verts naturels dont le centre-est de l’île souffre et à proposer les mesures vigoureuses nécessaires pour corriger ce déséquilibre qui pénalise des populations déjà désavantagées à plusieurs autres niveaux. Des engagements concrets, complémentaires, s’imposent pour l’est de l’île.

Parmi la trentaine d’objectifs contenus dans le plan, plusieurs concernent l’ensemble du territoire, et centre et surtout l’ouest de l’île concentrent la grande majorité des engagements fermes. Pour notre secteur, on retrouve seulement deux engagements consistant à réhabiliter les berges et à officialiser l’accès à la grève du parc de la Promenade Bellerive, des engagements qui ne concernent qu’une mince lisière de ce parc qui est la grande fenêtre sur le fleuve de l’Est de Montréal.

«Ce constat est inquiétant car il consacre une fois encore la disparité des efforts pour développer les parcs et espaces verts dans l’ouest et dans l’est de l’île. Ce n’est qu’une longue suite de principes qui n’entraine pas d’obligations de résultats dans l’est. Tout au moins rien à l’est du Parc Frédéric-Back.» souligne M. Nicolas Kaliaguine, responsable du dossier «Parcs et verdissement» au CEM-E.

Un exemple révélateur est celui du réseau vert reliant le Ruisseau Montigny au parc de la Promenade-Bellerive et qui permettrait d’aller en toute quiétude du nord au sud de l’île, à travers quatre zones écologiquement très intéressantes soit le Parc du ruisseau Montigny, le Parc Nature du Bois d’Anjou, les friches au nord et à l’ouest de la carrière Lafarge et le parc de la promenade Bellerive. Malheureusement, ce réseau vert apparaissant sur une carte ne fait partie d’aucune des pistes d’actions suggérées dans le Plan Nature et sport de la Ville de Montréal. De plus, comme le terme «lien vert» n’est pas défini dans le lexique du document, il pourrait simplement s’agir d’une piste cyclable avec des trottoirs verdis et non pas d’un corridor écologique d’une largeur suffisante (± 30 m) afin de permettre la synergie entre les différentes zones écologiques.

Le CEM-E travaille depuis quelques mois sur un projet de corridor écologique qui emprunte un tracé similaire à celui montré dans le plan de la Ville. Ce document sera rendu public très bientôt.

L’île Ste-Thérèse constitue un autre exemple. Celle-ci est représentée en vert dans le plan. Est-ce que cela signifie qu’il y a une volonté de la transformer en parc et dans ce cas, comment y assurera-t-on l’accès? Est-ce qu’un réseau de navettes fluviales est prévu pour s’y rendre? À partir de quels lieux d’embarquement? Encore une fois, il n’y a pas d’engagements clairs dans le document de la Ville, simplement des mentions à l’effet qu’il faut améliorer le système de transport nautique pour favoriser la découverte des îles de l’archipel et bonifier les liens fluviaux du réseau des grands parcs.

Le développement du parc de la Promenade-Bellerive et des parcs adjacents relevant de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve s’y fait à la pièce et de façon désordonnée. Le Plan «Nature et sport» aurait été une bonne occasion de favoriser la mise en place de gestes coordonnés ayant reçu un assentiment de la part de la population via une véritable consultation publique. Malheureusement, il ne présente pas d’engagements concrets qui favoriseraient une vision cohérente de son développement.

On peut en dire autant sur le Grand parc de l’Est. Malgré les annonces qui ont été faites, il ne figure pas comme un engagement dans le Plan «Nature et sport» de la Ville de Montréal. On ne sait pas où ce parc est envisagé ni les sommes nécessaires à sa réalisation. Dans ces conditions, il s’agit tout au plus d’une simple intention.

«Le plan proposé par la Ville de Montréal comprend beaucoup d’objectifs généraux mais peu d’engagements précis, particulièrement pour l’Est. Le fait qu’il soit publié à quelques mois seulement de l’élection municipale de novembre laisse un désagréable arrière-goût électoraliste. Nous exigeons des engagements clairs pour le développement des parcs et espaces verts de l’est de Montréal, notamment le Grand parc de l’Est et le parc de la Promenade-Bellerive» estime M. Raymond Moquin, président du CEM-E.

Note: Le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) est un organisme visant à regrouper les citoyens et citoyennes, groupes, organismes et institutions œuvrant dans Mercier-Est et ses environs afin de participer collectivement au développement durable de ce secteur et à l’amélioration de sa santé environnementale. Il veut s’assurer que le développement de Mercier-Est et de l’Est de l’île de Montréal se fasse dans le respect de la qualité de vie et des droits de ses citoyens et citoyennes

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